Le wagon de l’armistice
La signature de l’Armisticele11 novembre entre la France, les Alliés et l’Allemagne marque la fin de la première mondiale.
C’est au sein d’une clairière de la forêt de Compiègne qu’un wagon fut également le témoin de la fin des hostilités, le 22 juin 1940 au terme de la défaite de la France.
La voiture-restaurant 2419 d fut transformée en voiture salon-bureau en septembre 1918 avant d’être prise en charge par le général Weygand puis incorporée au train du Grand Quartier Général à Senlis pour mise à la disposition du Maréchal Foch.
C’est là que débute la carrière historique de la voiture « 2419 D ». Elle figure dans le train spécial acheminé le 7 novembre 1918 dans la clairière située en forêt de Compiègne sur des voies reliées à la gare de Rethondes, voie utilisée à cette époque par des pièces d’artillerie lourde à grande portée.
Le train des plénipotentiaires allemands, venus de La Capelle par la route jusqu’à la gare de Tergnier, gagne l’emplacement prévu, en début de matinée du 8 novembre
Les pourparlers commencé le 8 novembre à 9 heures dans le wagon du Maréchal Foch font l’objet de discussions concernant le texte de la convention et se prolongeront les journées du 9 et du 10 novembre.
Après une ultime séance, le 11 novembre 1918 entre 2 h 15 et 5 h 15, l’Armistice est signé par le Maréchal Foch assisté de l’amiral Wemyss pour les Alliés et le Secrétaire d’Etat Erzberger pour l’Allemagne et met fin dès 11h00 à 54 mois de conflit.
L’armée ayant levé la réquisition de la voiture « 2419D » en 1919, elle est à nouveau transformée et affectée à Saint Lazare où elle assure le service Paris-Evreux.
A la demande du gouvernement de Clemenceau qui voulait l’acquérir pour le musée de l’armée, le 1er octobre 1919 la CIWL(Compagnie Internationale des Wagons-lits) fait don à l’Etat français et au Musée des Armées du wagon.
Le wagon séjournera dans la cour d’honneur des Invalides. Mais l’histoire n’est pas terminée. Le 8 décembre 1920, le wagon est affecté au train du Président de la République , M.Millerand pour effectuer un unique voyage à Verdun, puis est replacé dans la cour d’honneur des Invalides où il restera du 27 avril 1921 au 8 avril 1927. M.Fournier-Sarloveze, député-maire de Compiègne, avait depuis longtemps formulé le souhait de voir le retour de la voiture de l’Armistice dans la clairière de la forêt de Compiègne.
Il faut le remettre en état, en assurer le transport et lui édifier un abri , dont le financement global, important, est assuré par M.Fleming de Pasadena de Californie.
L’inauguration a lieu le 11 novembre 1927 en présence du Maréchal Foch et de tous les officiers français et anglais ayant assisté à la signature de l’ Armistice.
Le 20 juin 1940, la voiture est extraite de son hall d’exposition par les soins de l’organisation Todt et immobilisée au même emplacement qu’en 1918 dans la clairière.
Après la séance d’ouverture du 21 juin 1940 à partir de 15h15 en présence de tous les dignitaires du III ème Reich ( Chancelier Hitler, ministre Von Ribbenstrop, Maréchal Goering, amiral Raeder, généraux Keitel, Von Brautchitsch et Jodl entres autre) les discussions dureront deux jours.
C’est dans ce même décor que l’Armistice de 1940 sera conclu le 22 juin à 18h52 en présence du Maréchal Keitel, du Haut Commandement allemand et du général d’Armée Huntziger, chef de la délégation française, assisté de l’ambassadeur Noël.
Le 24 juin 1940, selon les directives d’Hitler, le wagon historique sera transféré jusqu’à Berlin et exposé au Lustgarden où la population est admise à le visiter et à cotiser au titre du secours allemand.
Le wagon est mis ensuite sur une voie de service à Anhalt, puis en 1944, il est envoyé à Ohrdruf en Thuringe ou il est détruit en 1945. Ainsi s’achève l’odyssée de la voiture « 2419 D »
A la fin des hostilités, un wagon identique appartenant à la série de 1913 « 2439 D » rassemblant les souvenirs de 1918, est aménagé et installé dans un abri reconstruit au sein de la clairière pour les cérémonies du 11 novembre 1950. Les Amis du Musée de l’Armistice se sont rendus en 1992 à Ohrdruf et ont eu la chance d’obtenir des habitants, qui les avaient récupérés, des fragments du célèbre wagon qui sont exposés désormais au Musée.
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