Les avions à réaction de la Seconde Guerre mondiale
Les avions équipés de moteurs à piston ont livrés l’essentiel des combats aériens de la Seconde Guerre mondiale. Mais, dans le même temps, les constructeurs s’efforçaient de parfaire les nouveaux systèmes de propulsion à réaction ainsi que les moteurs-fusées pour en doter les avions de combat. Au cours du conflit, les avions à réaction n’ont été véritablement employés que durant la dernière année. Ils furent mis en ligne par la Luftwaffe et, dans une moindre mesure, par la Royal Air Force . La lenteur mise à développer l’aviation à réaction peut surprendre. Les avantages de ce mode de propulsion étaient pourtant connus depuis une dizaine d’années. C’est l’échec de l’armée de l’air allemande face à son adversaire britannique qui a donné l’impulsion nécessaire à l’accélération des travaux. Ceux-ci bénéficiaient d’une base de départ solide. A la veille de la guerre, le moteur-fusée à carburant solide de F.W Sander et de Fritz von Opel, le pulsoréacteur Pau Schmidt et le turboréacteur de Hans von Ohain étaient opérationnels. Tous ces ingénieurs avaient obtenu des résultats positifs dans l’expérimentation de ces matériels avant septembre 1939.
Grâce à son avance technique, l’Allemagne fut la première à faire voler un appareil doté d’un turbopropulseur, le Heinkel He 178, dont le vol inaugural eut lieu le 27 août 1939. Un an plus tard, l’Italie faisait également voler un avion à réaction, le N1 (CC.2), mais cette expérience devait rester sans lendemain.
Les autorités allemandes ont encouragé les constructeurs à développer leur effort de recherche dans le domaine de la propulsion à réaction et à perfectionner les moteurs déjà existants, notamment ceux de Heinkel et de Junkers. A la même époque, en Grande-Bretagne, avec le concours de sociétés comme Rolls –Royce, Rover et De Havilland, l’ingénieur Frank Whittle réussit à mettre au point un turboréacteur qui, désigné Power Jets W.1, permit au Gloster E.28/29 de voler en mai 1941. Mais l’Allemagne détenait déjà une avance technique de deux ans , qui ne fut jamais comblée par les Britanniques, et ce, malgré l’échec du Heinkel He 280. C’est avec le Messerschmitt Me 262 que la Luftwaffe disposa, pendant l’été 1944, d’un appareil à réaction opérationnel, bien avant que la RAF n’ait mis en service ses premiers Gloster Meteor. Il faut noter cependant, que c’est le Messerschmitt Me 163 à moteur-fusée qui a été l’avion de combat le plus rapide durant la guerre.
Le nombre des avions à réaction construits par les Allemands (Me 262,He 162 et Arado 234) a été largement supérieur à celui des Anglais. Ceux-ci avaient commis l’erreur de fonder tous leurs espoirs sur un seul et unique moteur à réaction : le Rolls-Royce Welland , simple perfectionnement du moteur de Whittle. Pour leur part, les Etats-Unis n’ont rien réussi dans ce domaine . Ce n’est qu’en 1941 que la Grande-Bretagne leur livra les secrets du moteur conçu par Whittle. A partir de là, ls mirent au pont deux prototypes : le Bell P-59 Airacomet et le Lockheed P-80 Shooting Star. Mais aucun de ces deux appareils ne fut opérationnel avant la fin des hostilités
Dans le cadre d’accords d’assistance mutuelle, les Allemands ont fourni aux Japonais l’aide technique qui a permis à ces derniers de mettre sur pied, avant la fin du conflit, un appareil de chasse à deux moteurs jumelés : le Nakajima Kikka, dérivé du Me 262, ainsi qu’un avion suicide à moteur-fusée , le Yokosuka Okha.
En raison de l’occupation allemande, la France fut très en retard dans le domaine de l’avion à réaction, malgré les études de René Leduc. Le premier avion à réaction fut le Triton en 1946, puis l’Ouragan en 1952 de conception entièrement nationale fabriqué par Dassault.
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