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Evolution du renseignement

L’image du renseignement a évolué auprès du grand public comme du personnel politique et des médias. Une révolution culturelle s’est donc opérée en quelques années, qui a fait du renseignement la pierre angulaire de la prévention des attentats , élevée au rang de priorité nationale. Elle s’est faite dans la douleur des drames auxquels la France était confrontée, la difficulté du politique de « nommer l’ennemi », la révélation des failles de la société française ayant conduit à laisser se mettre en place , dans le pays, un »milieu djihadiste d’autant plus difficile à infiltrer  et à combattre qu’on ne le voyait pas vraiment.

C’est donc dans la plus grande urgence que s’est mise en place cette nouvelle donne, où les méthodes du contre-terrorisme (temps court et partage de l’information) devaient l’emporter sur celles, historiquement bien ancrées, du contre-espionnage (temps long et secret).

La plus récente transformation correspond au passage d’une période de terrorisme « politique »  à une période « islamiste ». La période politique, avec signatures, modes opératoires et dispositifs identifiés avait permis aux services de s’adapter assez rapidement à la menace. Elle était « rouge » et souvent connectée à l’URSS et ses satellites.

La période islamiste ou djihadiste fut d’abord relativement simple à comprendre. La nébuleuse Al-Qaida était connue depuis longtemps, avant le choc de l’hyperterrorisme du 11 septembre 2001. L’histoire s’écrit alors à partir des unités de combat formées par l’Occident contre les Soviétiques en Afghanistan et qui se révoltent contre leurs créateurs après le départ des troupes russes.

Cette relative lisibilité allait vite s’effacer . Jusqu’en 1995 et les attentats commis par Khaled Kelkal, l’essentiel de ce qui était qualifié comme terroriste ( et qui relève plus de l’expérimentation évolutive que de la science exacte)provenait d’un milieu militant utilisant la violence comme mode de revendication. Mais Kelkal est d’abord un délinquant qui passe au terrorisme. Il ouvre une séquence dont il est un prototype et dont le suivant sera Mohammed Merah, dix-sept ans plus tard. Et une longue série non  interrompue à ce jour. Depuis le terrorisme a muté. Il n’y a plus de profil type mais une diversité de profils, allant du militant en mission au malade mental utilisant des arguments à la mode pour justifier ses actes.  

L’express du 7 au 13 mars 2018

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