2014 : » année vérité » pour la défense
L’Afrique, zone stratégique essentielle
La France comprend que l’Afrique, bordée par la Méditerranée, le Golfe de Guinée et l’Océan indien, est une zone d’intérêt stratégique prioritaire. Ce continent proche de l’Europe, riche en matières premières et en pleine expansion démographique, est traversé par un courant islamiste intégriste meurtrier dont le référentiel de valeurs est radicalement différent du nôtre. Notre ministre de la défense a d’ailleurs présenté récemment aux Etats-Unis le nouveau dispositif militaire français en Afrique subsaharienne.
La violence qui se développe au Sud est d’autant plus menaçante qu’elle peut s’appuyer en France , mais aussi en Europe sur des noyaux islamistes déjà implantés. Les centaines de djihadistes qui combattent aujourd’hui en Afghanistan, en Syrie, en Libye et dans le Sahel, comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur, peuvent organiser demain des actions subversives nourries d’islamisme.
Cette menace commence a être évoquée après avoir été longtemps niée. Notre pays se doit donc de préparer avec réalisme, des mesures à mettre en œuvre pour assurer le cas échéant, la protection des Français et la neutralisation de ces noyaux terroristes
Les engagements au Mali et en RCA ont conduit nos dirigeants à communiquer très vite sur la durée prévue de nos interventions et sur l’échéancier de réduction des forces déployées. Aucune de ces prévisions n’a été respectée. C’est ainsi que l’on compte encore plus de 2 500 soldats au Mali-ils étaient plus de 5 000 au plus fort de la crise- et que les effectifs en RCA viennent d’être renforcés récemment de 400 militaires pour tenter de stabiliser une situation très difficile dans laquelle notre pays est intervenu , à l’évidence trop tard avec trop peu de moyens et pour une mission trop floue.
On mesure combien les drones et satellites , si utiles au Mali, sont peu efficaces en RCA. Ainsi se vérifie la règle de bon sens qui veut qu’une armée dispose d’une gamme complète de moyens, en quantité suffisante, pour faire face aux multiples crises dans lesquelles elle peut être amenée à intervenir. La « caisse à outils » de la France commence à être incomplète, même pour des interventions de faible niveau. Elle risque de le devenir hélas de plus en plus.
Le respect de la loi de programmation militaire (LPM) : un impératif absolu
Recevant une trentaine de présidents d’associations du monde de la Défense le 9 janvier, Jean-Yves Le Drian a rappelé que les crédits prévus dans la LPM 2014-2019 devaient être versés intégralement faute de quoi tout l’échafaudage visant à maintenir , dans un fragile équilibre, la cohérence de nos forces s’effondrerait . « Il faut que rien ne manque, cela ne marche que si toutes les pièces sont là »
Il a d’ailleurs confirmé à l’ASAF, qui l’interrogeait à ce sujet au cours de cette réunion, que les déclarations du président de la République, en début d’année, relatives aux économies à réaliser dans la dépense publique, ne toucheraient pas la Défense et que « les ressources seront maintenues ». Or on sait que le maintien de ces ressources dépendra de la signature ou non du contrat de vente du Rafale à l’Inde, de la prise en charge ou non du coût des Opex, du montant des ressources exceptionnelles – cessions immobilières et d’actifs- effectivement allouées et du combat que déclare mener le ministre contre Bercy pour que la Défense obtienne son dû. Leur réalisation permettra donc de savoir si notre armée va brutalement perdre toute cohérence ou si elle continuera seulement de décliner doucement en attendant des jours meilleurs. Il importe donc qu’en 2014, notre pays fasse l’effort de redressement économique nécessaire , traque les gaspillages financiers et redonne aux fonctions régaliennes de l’Etat, notamment la Défense, des moyens aujourd’hui insuffisants.
L’ASAF compte sur tous ceux qui partagent ses préoccupations d’intérêt national pour la rejoindre , s’exprimer et agir avec elle.
( lettre n°14/03 du 15.03. 2014 de l’Association de Soutien à L’Armée Française)
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