Journée départementale de la Résistance

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HISTORIQUE DE LA JOURNÉE DÉPARTEMENTALE DE LA RÉSISTANCE
La Journée de la Résistance a été créée en 1967 par Robert NAMIAND et Robert VALLON, résistants déportés. Georges TASSANI, comme eux interné à MONTLUC puis déporté, a présidé l’association plus de 20 ans jusqu’à son décès en 2009.
Le but est d’organiser, une fois par an, une cérémonie officielle avec dépôt de fleurs pour rendre hommage à tous ceux que les nazis ont lâchement assassinés en plusieurs points du département du Rhône, cette cérémonie se déroulant sur les lieux mêmes de ces assassinats.
Pour réaliser cette journée, il a fallu rechercher les monuments ou plaques témoignant de la barbarie nazie, reconnaître, chronométrer et organiser les itinéraires…(1).
Le projet fut présenté aux autorités de l'époque, le préfet de Région Roger RICARD et le maire de Lyon Louis PRADEL, qui l'accueillirent avec satisfaction. L'unanimité s'est faite pour qu'une fois par an les Honneurs soient rendus à tous les Martyrs de la Résistance. Grâce à la compréhension des autorités, l'unanimité des Mouvements de la Résistance s’est faite à l'occasion de cette initiative.
Quarante-six ans après cette initiative, une loi de 2013 a institué une Journée nationale de la Résistance, le 27 mai, date anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance.
La Journée départementale maintient sa manifestation spécifique, car elle honore les résistants sur les lieux mêmes de leur combat ou de leur sacrifice, elle s’intéresse aux héros anonymes qui ne bénéficient, dans plusieurs cas, que de ce seul geste mémoriel dans l’année. La date en est fixée au troisième dimanche de juin, le plus proche du 21 juin, jour anniversaire de l'arrestation de Jean MOULIN à Caluire.
Quelques 80 sites sont concernés, parcourus par une quinzaine d’équipes, selon un horaire précis pour pouvoir se regrouper à la cérémonie finale de fin de matinée, au Veilleur de Pierre, place Bellecour à Lyon, en présence des autorités civiles et militaires. L’organisation des cérémonies, dans chaque commune, associe les équipes municipales, la population et, le plus possible, les jeunes, Conseil municipal des enfants ou scolaires. Les communes concernées, par leur engagement et leur participation fidèles, depuis plus de 50 ans, contribuent à la réussite de cette lourde entreprise.
La Journée départementale de la Résistance se perpétue sans interruption depuis 1967, avec l’objectif de rappeler aux nouvelles générations que des Français firent le sacrifice de leur vie afin qu’elles puissent aujourd'hui vivre libres dans un pays libre.
(1) Selon les recherches et sources de Bruno Permezel, publiées en 2001 dans
Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, Editions BGA PERMEZEL, Lyon
Nos cérémonies d’hommage aux résistants du Rhône et de la Métropole de Lyon ont pu reprendre après deux ans d’interruption dûe à la crise sanitaire. Elle se sont déroulées le dimanche 26 juin. De nouveaux responsables de par-cours nous ont rejoints : Hervé Brun et le procureur honoraire Jean-Olivier Viout, qui ont créé une nouvelle tournée dans le 6ème arrondissement de Lyon, Patrick Trompette (tournée « orange »), Jean-Luc Da Passano (tournée « jaune »), Bernard Plaisantin (tournée Victoire). Nous avons hélas subi la triste perte de Patrick Lassagne, respon-sable de la tournée « bleue», décédé la veille, et de Michel Gonnet (tournée orange, décédé en juillet).
La cérémonie finale a eu lieu à Bellecour avec l’étroite collaboration de la Ville de Lyon.
LES PARCOURS 2022
Azur Pascal Charret
Lyon 3è CHRD, Décines, St-Priest, Fort de Bron, Villeurbanne Place Hernu, Lyon 3è Rue Viala
Emeraude Colette Grivaud
St-Pierre-La-Palud, Ste-Consorce, Dardilly, Fort La Duchère
Gris Marie Chenevier
St-Bonnet-de-Mure, St-Laurent-de-Mure, Genas Azieu, Pusignan, Jonage/villette d’Anthon/Jons
Jaune Jean-Luc Da Passano
Vourles Sept-Chemins, Mornant Pont-Rompu, St-Genis-Laval
Mauve Sophie Charret
Vénissieux Renault, Communay, Moins, Toussieu, Feyzin-le-Haut, Feyzin-le-Bas
Lyon 6è Hervé Brun, Jean-Olivier Viout
24 et 85 rue Cuvier,38 rue Garibaldi,47 rue Duquesne, 3 rue Tronchet
Orange Patrick Trompette, Gilbert Latour
Légny, Letra, St –Bonnet-le-Troncy, Thel, Ronno Col du Pilon
Prune Charles-Henri-Rigal
Lissieu, Dommartin, Châtillon d’Azergues Pont-Dorieux, St-Loup, Longessaigne, L'Arbresle
Rose Monique Poizat
Claveisolles, Beaujeu, Quincié-en-Beaujolais, St-Jean-Aridères, Anse
Rouge Vermeil Alain Vallon
Rillieu, Crépieux/Miribel, Neyron, Caluire Mémorial Jean Moulin
Rouge Victoire Bernard Plaisantin
St-Didier-de-Formans, Neuville/Saône, Fleurieu/Saône, Fontaines/Saône
Turquoise Marie Guyon
Lyon 1er Stèle J.Moulin, Chasse-sur-Rhône, Grigny, Irigny, Limonest, Tassin –la-demi-Lune
Vert Robert Bacconnet
Yzeron, Duerne, St-Symphorien/Coise, Courzieu, Grézieu-la-Varenne, Craponne
Bellecour, 26 juin 2022, allocution de Pascal Charret
Deux ans… Deux longues années pendant lesquelles la crise sanitaire nous a empêché, pour la première fois depuis 1967, d’aller
fleurir 80 lieux de mémoire. 80 lieux où plus d’un millier de héros tombèrent, au nom de la France, sous les coups d’un ennemi
implacable et de ses hideux complices français. Deux années pendant lesquelles nous n’avons pas laissé éteindre la flamme, en
allant nous recueillir, au Mémorial Jean Moulin de Caluire il y a deux ans, puis sur les tombes de nos fondateurs l’an dernier.
Aujourd’hui – enfin ! - nos équipes allaient retrouver le chemin de la mémoire et de la fidélité, mais le destin a voulu que notre cher
Patrice Lassagne, fils d’André Lassagne, nous quitte brutalement hier après-midi, à la veille de reprendre avec enthousiasme et
ferveur notre parcours du Haut-Beaujolais. Est-il besoin de préciser que nous lui avons dédié nos dépôts de fleurs de ce matin, et
que si sa place parmi nous ici-même est bien vide, il restera encore longtemps parmi nous.
Alors, envers et contre tout, nous avons été dire à tous nos héros, une fois encore, que nous ne les oublions pas, que nous ne
devons pas, que nous ne pouvons pas les oublier. Aujourd’hui, une nouvelle équipe s’est constituée en notre sein. Et c’est à Lyonmême,
dans le sixième arrondissement, que la Journée départementale de la Résistance a fleuri cinq plaques qui évoquent des
Résistants morts pour la France : Jeannine Sontag, la famille Roure-Baumer, Roger Violi, Joseph Longarini et les 3 frères Montel.
Conçu et assuré par nos amis Jean-Olivier Viout et Hervé Brun, ce nouveau parcours montre à quel point nous sommes attachés
à la mission que nous ont confiée nos fondateurs Robert Namiand et Robert Vallon. Il apporte aussi la preuve que d’année en
année l‘action de Mémoire se perpétue, qu’elle s’enrichit, qu’elle se transmet. Je suis persuadé que, dès l’année prochaine,
d’autres arrondissements feront de même et renforceront ainsi l’attachement de Lyon à son glorieux titre de Capitale de la
Résistance. Cette année, également, nous avons intégré dans notre Journée la traditionnelle cérémonie d’hommage à André
Bollier et ses compagnons de l’imprimerie de la rue Viala. Je remercie vivement son fils Vianney, ici présent avec sa famille, d’avoir
permis ce rattachement qui nous honore et nous oblige.
Cette intégration de la rue Viala et ce premier parcours dans un arrondissement ont aussi le mérite de nous ramener à nos sources.
Il y a 55 ans, nos fondateurs, alors dans la force de l’âge, ont éprouvé l’impérieux besoin d’honorer leurs camarades sur les lieux
-mêmes de leur sacrifice. C’étaient leurs amis, leurs soeurs et leurs frères de combat. Pour certains, ils les avaient connus, ou
côtoyés, Pour d’autres, non. Mais tous étaient leur famille, celle de la clandestinité, du courage de l’ombre, de la peur aux tripes.
Ils ne pouvaient pas imaginer un seul instant qu’on les oublie. Ils ne pouvaient pas supporter l’idée que leur sacrifice se dilue dans
les brumes de l’oubli.
Les années ont passé, et les derniers Résistants vont bientôt rejoindre leurs camarades pour l’éternité. C’est alors que le souvenir,
porté par nous, leurs enfants, laisse place, progressivement, à l’Histoire. Nos enfants, et, pour les plus privilégiés, nos petitsenfants,
sont inexorablement les derniers à avoir pu connaître cette épopée de la bouche même de ceux qui l’ont écrite. C’est
alors qu’il ne faut pas perdre de vue que le regard des jeunes générations est forcément différent. C’est alors qu’il nous faut
comprendre que nous devons leur passer le message, donc le flambeau, avec des notions simples et des concepts universels.
Ainsi en est-il, par exemple, de l’âpre et indispensable combat que nous menons aujourd’hui pour préserver la formidable identité
du Mémorial national de Montluc, aux côtés de l’association de ses rescapés, afin d’éviter que l’on ne mêle les crimes contre
l’humanité commis là-bas par l’hydre hitlérienne avec d’autres périodes dans un incompréhensible magma. A cet égard, je tiens à
rendre hommage, Monsieur le directeur du cabinet, au précieux appui, déterminé et inconditionnel, de M. le préfet Pascal Mailhos
et de vous-même dans ce combat qui vise à empêcher une insulte à l’Histoire. Ce combat, les 10000 victimes de Montluc
l’imposent, notre jeunesse l’exige. Cette jeunesse que nous voyons participer, de plus en plus, aux cérémonies mémorielles. Cette
jeunesse présente ici, aujourd’hui, à travers les Cadets de la République et les scouts de France.
Chers Cadets, chers scouts, vous êtes ici, bien-sûr, parce que vos chefs vous l’ont. Mais je sais surtout que vous avez, toutes et
tous, accepté cette mission avec enthousiasme. Je sais que vous vous y sentez honorés mais sachez que c’est vous qui nous
faites honneur, de même que tous les jeunes que nous avons vus dans nos parcours de ce matin. Votre présence donne tout son
sens à notre action, car nous y voyons votre détermination à reprendre le flambeau quand le moment sera venu. Mais ce flambeau
n’est pas seulement mémoriel, et vous le savez bien. Les enjeux d’aujourd’hui, même s’ils semblent bien différents de ceux de
jadis, exigent les mêmes qualités, le même engagement, le même courage. Il est là, le message, le précieux et vibrant message
que le millier de héros que nous avons honorés ce matin nous envoie inlassablement : comme vous, les Cadets qui intégrerez
bientôt nos forces de l’ordre, comme vous, les scouts dont c’est la devise : « Soyons prêts ! »
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