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La Brigade franco-allemande et la suppression du 110ème R.I

La décision annoncée par Paris , le jeudi 31 octobre 2013, de dissoudre en 2014 pour des raisons budgétaires, le 110ème régiment d’infanterie basé depuis 1964 à Donaueschingen dans le Bade-Wurtemberg et rattaché depuis 1989 à la brigade franco-allemande , passe très mal auprès du gouvernement allemand.

Il est rarissime qu’une décision de Paris pousse un ministre allemand à publier un communiqué critiquant celle-ci. C’est ce qui s’est passé jeudi. Peu après l’annonce faite par le ministère de la défense français , Thomas de Maizière, le ministre allemand de la défense, annonçait » regretter la décision française »

 Au-delà des emplois concernés (850 militaires et 150 civils vont être rapatriés en France), la suppression de ce régiment pose des problèmes de forme et de fond. La Brigade franco-allemande, forte de 4 800 soldats, est un symbole important de la relation qu’entretiennent les deux pays. Qu’on l’ampute sans que le président de la République prenne apparemment la peine de prévenir la chancelière lors de leur rencontre à Bruxelles le 24 octobre, ni même que le ministre français de la défense reçoive son  homologue (qui était pourtant prêt à se rendre à Paris le 29ou le 31 octobre)ne peut être bien perçu à Berlin.

 L’incident tombe d’autant plus mal que l’on commémore cette année les 50 ans du traité de l’Elysée, signé par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer. La décision de Paris est aussi perçue comme une volonté de remettre en cause cette Brigade. Certes, elle est « un outil indispensable de coopération »

Affirme le ministre de la défense , Jean-Yves Le Driant, mais il faut « l’optimiser » et « l’adapter aux nouveaux besoins ». Une »concertation »sera menée avec Berlin pour « renforcer son efficacité et ses perspectives d’emploi au profit de la défense européenne ».

 Réponse de Thomas de Maizière : »Le développement de la Brigade franco-allemande en ce qui concerne son efficacité et ses perspectives d’engagement est et reste une préoccupation communes des deux nations ».Il n’est pas , à ses yeux, nécessaire de fermer un régiment pour s’interroger sur son efficacité.

Si elle a été engagée en Afghanistan et au Kosovo, la Brigade franco-allemande est très peu déployée à l’étranger. Même au Mali, elle n’est pas intervenue. En raison de difficultés matérielles propres à un double commandement et parce que la France et l’Allemagne sont rarement d’accord sur d’éventuelles interventions militaires communes. Créée pour symboliser le volontarisme franco-allemand, la Brigade devient petit à petit le symbole d’une Europe incapable d’avoir une défense commune. Le conseil européen de décembre 2013 doit justement être consacré à cette question.

(Article de Frédéric Lemaître dans Le Monde du samedi 2 novembre)

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