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Vente de Rafale au Brésil

Le Brésil reporte encore sa décision sur l’achat du Rafale

 

 Le feuilleton de la vente du Rafale au Brésil continue et ne semble pas près de s’arrêter. Après avoir laissé entendre de sources gouvernementales   , que le Brésil et l’Inde envisageaient de négocier ensemble l’achat d’avions de chasse au constructeur français Dassault, Brasilia vient d’annoncer officiellement un nouveau report de sa décision en raison de difficultés économiques.

 Dans un entretien paru dans le Wall Street Journal vendredi 10 aout 2012, le ministre brésilien ,Celso Amorim, affirme que »le projet n’est pas abandonné » et que « il y  aura une décision en temps voulu », mais qu’à ce jour , il préférait « ne pas donner la date » » » La situation économique a pris un tour moins favorable que prévu et elle exige naturellement de la prudence » a précisé le ministre.

 Le Rafale est en concurrence avec le F/A -18 Super Hornet de l’américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour un marché de 36 appareils , évalués à 5 milliards d’euros. Le projet de modernisation de l’armée de l’air brésilienne a débuté en 2001 , à l’époque du gouvernement de Fernando Henrique Cardoso. En 2005, l’appel d’offres avait été suspendu et rouvert trois ans plus tard. En 2009, son successeur, le président Luiz Inacio Lula da Silva, n’avait pas conclu la transaction, malgré la promesse faite à Nicolas Sarkozy.

 « Aujourd’hui, je ne dirais  pas qu’une société ou l’autre est favorite » poursuit M. Amorim, douchant les derniers espoirs d’un épilogue rapide »la question importante est de savoir quand nous le ferons et alors nous examinerons à nouveau les propositions. Il y a un besoin de renouvellement de la flotte, mais il faut y répondre en fonction des possibilités du pays »

 Une manière de rappeler que les préoccupations économiques ont pris le pas sur les décisions stratégiques. Le Brésil vient de revoir ses prévisions de croissances à la baisse après la publication des mauvais chiffres du premier trimestre 2012 : 0,8 % de croissance en rythme annuel et un piètre 0,2% par rapport au trimestre précédent.

 Déjà en octobre 2011, M.Amorim avait déclaré , dans un entretien au Monde que « la considération fondamentale pour prendre une décision est d’ordre financier et économique étant donné la situation mondiale « précisant  toutefois qu’une décision était « envisageable » en 2012.

 En juin le gouvernement brésilien avait envoyé une lettre aux trois avionneurs leur demandant de renouveler leur intérêt pour l’appel d’offres en prorogeant leurs propositions. Une procédure « classique » selon les autorités de Brasilia, qui se renouvelle tous les six mois en cas d’indécision.

Un mois plus tard le journal OEstado de S.Pauloa rapporté que l’américain Boeing proposait de transférer au Brésil davantage de technologie si le pays choisissait d’équiper son armée de l’air avec ses avions. Le vice-président du  programme F/A -18 de Boeing, Mike Gibbons, faisait savoir que son groupe offrirait aux entreprises brésiliennes »l’occasion de construire des composants  pour les nouveaux Super Hornet  et pour d’autres projets de Boeing à venir » selon le quotidien pauliste. Quelques jours auparavant , Boeing et le constructeur aéronautique brésilien Embraer  avaient fait part de leur intention de collaborer sur le développement du KC-390 d’Embraer , un avion de transport militaire et de ravitaillement.

 Du côté de chez Dassault, on affirme rester disponible et confiant  dans l’offre faite  sachant qu’elle apporte une garantie sur les transferts de technologie exigés par le Brésil que ses concurrents ne peuvent proposer . La dernière ligne droite n’en finit pas de se profiler.

 

( Nicolas Bourcier avec Dominique Gallois   Le Monde du lundi 13 aout 2012)

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