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                                               L’industrie navale militaire européenne

  Une géographie des dépenses militaires en pleine mutation, de nouveaux concurrents qui émergent et se montrent agressifs et, par-dessus tout la persistance d’une incapacité –une non-volonté-à partager les coûts et offrir des solutions communes. C’est peu dire que les flots sont agités pour l’industrie navale militaire européenne. C’est dans ce contexte que s’ouvre le salon Euronaval, qui se tient du 22 au 26 octobre 2012 au parc des Expositions de Paris 6 Le Bourget. « Nous assistons à deux évolutions en parallèle «  note Jean-Marie Poimboeuf, président du Groupement des industries de construction et activités navales (Gican) »Les Etats-Unis et l’Europe  réduisent leurs budgets  de défense . L’Asie, l’Amérique latine et le Moyen-Orient les augmentent fortement »

Une étude du cabinet américain Center for Strategic and International Studies  révèle qu’en 2011 , le total des budgets de défense de cinq pays d’Asie (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud et Taîwan) a doublé depuis l’an 2000 atteignant 224 milliards de dollars (171 milliards d’euros)

Cette évolution oblige les industriels américains et européens à accélérer  leur développement hors de leur pays. La mer est devenue un enjeu extrêmement  important avec l’apparition de nouvelles menaces comme le terrorisme , la piraterie ou les multiples trafics.

 En France, l’industrie navale est le premier secteur de défense à l’exportation : elle a enregistré30% des prises de commande durant ces cinq dernières années, devant les hélicoptères et les avions. Cela tient à sa large gamme de matériel allant des frégates multimissions (Fremm), aux sous-marins conventionnels en passant par les patrouilleurs ou les bâtiments de projection et de commandement.

 La poursuite de cet effort à l’export devrait être encouragé par Jean-Yves Le Drian , le ministre de la défense , qui viendra inaugurer Euronaval le 23 octobre. Tout en demandant une amélioration de la compétitivité des offres aux industriels et une meilleure réactivité face à la concurrence , le ministre garantira un engagement de l’Etat à son plus haut niveau pour  dynamiser les exportations.

 Car pour M.Le Drian , la réussite ne tient pas seulement à la cession d’un équipement , mais aussi au développement de partenariats stratégiques a long terme , comme c’est le cas avec le Brésil et l’Inde.

  Dans le maritime , la concurrence est de plus en plus vive . Le cas le plus symbolique est celui des sous-marins conventionnels , un petit marché de deux appareils par an de moins d’un milliard d’euros au total, qui intéresse de nombreux pays d’Asie comme le Viet-Nam, la Thaîlande, l’Australie ou Singapour.

 « Pour la première fois, un sud-coréen a emporté un contrat, c’était l’an dernier  en Indonésie » raconte M. Poimboeuf » Depuis trente ans , ce pays achetait des sous-marins allemands et il a appris à les faire »De plus la France avec DCNS et l’Allemagne avec TKMS , qui dominent ce marché voient apparaitre un nouveau constructeur en Espagne.

 Pour les bateaux de surface, la compétition est encore plus âpre sur un marché d’une dizaine de bâtiments, soit 3 à4 millions d’euros par an au total.

  Alors qu’aux Etats-Unis , la réorganisation menée voici plus de 10 ans , a abouti à la constitution de deux groupes et six chantiers , il reste en Europe six acteurs de la construction navale et une vingtaine de sites pour un marché de taille analogue.

  La France, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie et l’Espagne , aux fortes traditions navales et maritimes, veulent garder leur autonomie. De plus, les structures actionnariales des sociétés compliquent les discussions. L’Etat a un poids prépondérant en France ou en Espagne alors que le privé domine en Grande-Bretagne et en Allemagne. Tel un serpent de mer, l’hypothèse d’un rapprochement franco-_allemand  entre DCNS et TKMS revient depuis des années toujours démentie. Les projets en commun sont rares. Si la France et l’Italie construisent en commun les frégates Fremm qu’ils équipent chacun de leurs propres systèmes d’armes , les deux pays sont en compétition à l’exportation.

 Quand a la coopération franco-britannique , elle a échoué cette année pour les porte-avions. Elle devait permettre aux avions français et britanniques d’opérer indifféremment à partir d’un bâtiment des deux pays. Pour des raisons de coûts, les Britanniques ont préféré un avion à décollage vertical américain (F35B) au lieu d’un système à catapulte , qui aurait été compatible avec le « Charles de Gaulle ». 

       Article du MONDE du 23 octobre 2012 de Dominique Gallois.


 



 

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