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La France se dote d'une capacité d'écoute spatiale

 

 

                                           La France se dote d’une capacité d’écoute spatiale

 

Avec un lancement réussi dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 décembre 2011 de cinq satellites militaires par un fusée russe Soyouz depuis Kourou en Guyane, la France  escompte accroitre son indépendance en matière de renseignement. Les armées visent l’acquisition de nouveaux moyens complets dans le domaine de l’écoute spatiale. Ils ont notamment fait défaut  dans l’opération en Libye.

Un essaim de quatre petits satellites Elisa pour Electronic Intelligence by Satellite  doit permettre de tester une nouvelle capacité celle du renseignement d’origine électromagnétique. Ensemble les quatre engins mis sur orbite , à  700 km d’altitude, seront  capables de cartographier  de façon précise les émissions radars  au sol , en particulier les radars antiaériens. Le système aura une couverture mondiale.

Il s’agit d’un pas important , souligne Xavier Pasco, expert à la Fondation stratégique (FRS) <<les systèmes antimissiles se développent avec des  radars adaptés. Tous les grands pays ont besoin de  capteurs supplémentaires pour connaitre la défense des autres, et ainsi bien calibrer leurs moyens d’attaque, mesurer leur pertinence, indique t-il. C’est donc pour la France une étape importante en matière de crédibilisation de la dissuasion >>

 

Réalisé par Astrium et Thalès, Elisa n’est qu’un démonstrateur technologique- un outil  expérimental .Il aura cependant déjà une vocation opérationnelle, laisse entendre le ministre de la Défense. Le système sera exploité au sol par la direction générale de l’armement (DGA) et la direction du renseignement militaire (DRM).A terme le système opérationnel complet, Cérés,  couvrira les émissions radar et télécom. << Il permettra de reconstituer  l’architecture d’un réseau de téléphonie ou de radio, donc d’établir l’organisation d’un état-major, mais aussi de mesurer son activité, c'est-à-dire d’anticiper l’action d’un adversaire >> illustre le général Arnaud, qui dirige le commandement français interarmées de l’espace.

« Nous aurons une carte des menaces,en particulier des radars associés aux menaces sol-air » ajoute le général. La cartographie des émetteurs d’une armée au sol pourra ainsi à terme être intégrée dans la « bibliothèque » de bord des avions de chasse Rafale.

Des aléas  pèsent néanmoins sur ce projet. Cérés  devait être opérationnel en 2016. Or il a été repoussé à 2020 pour des raisons budgétaires. La France cherche des partenaires européens .Globalement, les crédits  promis aux armées pour le spatial (650 millions d’euros par an de 2015 à 2020) est loin d’être à portée. L’effort a diminué depuis 2002 . La loi de finances pour 2012 a inscrit 355 millions d’euros .Rapporteur  de cette partie du budget de la Défense, le député ( UMP) Yves Fromion avait alerté fin octobre les parlementaires «  la baisse des crédits a été significative….Dans le domaine du renseignement d’origine électromagnétique, la relève des démonstrateurs n’est pas assurée ».

Le ministère espère faire vivre Elisa jusqu’en 3017 et anticiper la mise en œuvre de Ceres  à 2019. Dans ces conditions ,le « trou capacitaire » pourrait être évité, se rassure la Défense, car les renseignements d’origine électromagnétique ont une certaine durée de vie.

 Le 17 décembre , Soyouz  a également lancé un satellite d’observation civil et militaire, Pleiades 1. Qualifié de  très agile, capable de prendre des images précises (50 cm de résolution) et surtout en couleur ce qui rend leur exploitation beaucoup plus facile, notamment en cas de présence de  végétation, il sera lui aussi << utile pour les forces en opération >> indiquent des responsables militaires.

 Avec les autres moyens d’optique récents comme Hélios 2, il permettra de progresser  par exemple sur la modélisation du terrain pour les missiles de croisière. Ces systèmes d’observation seront eux  intégrés  au programme européen Musis complémentaire de Ceres. D’autres aléas pèsent sur Musis. L’accord de coopération n’a pas encore été finalisé

(article de Nathalie Guibert  dans le Monde  du 19 décembre 2011)


 



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