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AVIONS RAVITAILLEURS

 

La question du remplacement des avions ravitailleurs de l’armée de l’Air est à suivre avec intérêt car elle est déterminante pour les opérations aériennes, à commencer par celles qui ont trait à la dissuasion nucléaire.

Ces dernières semaines, le site Internet du magazine Challenge et celui d’Aviation International News ont abordé ce sujet. Ainsi, l’on peut lire sur le premier un article daté du 21 septembre 2011 que « le ministère de la Défense prévoit de passer commande de quatorze ravitailleurs A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) à Airbus Military : la première commande est prévue en 2013, pour une première livraison en 2017″.

Selon Aviation International News, qui cite des propos tenus par le général Palomeros, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, entre 5 et 7 avions ravitailleurs feraient l’objet d’une commande en 2013, pour une livraison rapide (reste à voir ce que l’on entend par là…). Et là encore, il est une nouvelle fois question de l’appareil d’Airbus Military.

Seulement, un communiqué du SIRPA Air, daté du 28 novembre, apporte une « mise au point » au sujet des « propos relatifs à l’acquisition d’avions ravitailleurs (…) rapportés dans certains médias ».

Ainsi, il y est écrit que « L’armée de l’air souhaite préciser que c’est bien le besoin d’acquisition prochaine de MRTT (…) par la France, confirmé par les récentes opérations, qui a été évoqué. Ce projet, prévu par la loi de programmation militaire en remplacement des flottes viellissantes actuelles (C135FR, A340, A310), est indispensable à la fois pour répondre aux contrats opérationnels des armées fixés par le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale et pour éviter toute rupture capacitaire. Par ailleurs, l’armée de l’air est attentive aux choix retenus par ses alliés dans ce domaine, de manière à garantir la pleine interopérabilité des moyens de ravitaillement. »

Et de conclure : « Un contrat de levée de risques, initié en 2012, permettra de consolider les éléments techniques nécessaires pour acquérir le système à même de satisfaire aux missions de ravitaillement en vol et de transport stratégique. Le choix de l’appareil, répondant à ces besoins, n’est donc pas arrêté à ce jour. »

Contacté par Zone Militaire, l’auteur de l’article d’Aviation International News, Chris Pocock, a fait la réponse suivante : « J’ai rapporté ce que le général Palomeros m’a dit au cours d’une interview pendant le Dubaï Air Show ». De son côté, Challenges a indiqué « maintenir ses informations ».

La lettre spécialisée TTU, toujours bien informée, a précisé, en octobre dernier, « qu’initialement prévue pour 2015, l’arrivée des futurs ravitailleurs de l’armée de l’Air a été repoussée, en novembre 2010, à l’horizon 2017, suite à la modification de la Loi de Programmation Militaire (LPM) », tout en soulignant que l’Airbus A330 MRTT fait « clairement figure de favori face à son rival américain, le Boeing 767″.

Qui plus est, TTU indique qu’une « fiche de caractéristiques militaires « Futur ravitailleur », réalisée par l’armée de l’Air, a été signée ces derniers jours à l’Etat-major des armées (EMA) » et qu’ »afin de respecter ces échéances, il conviendrait qu’un contrat soit signé au plus tard en 2013. Dans ces conditions, une étude de définition et de levée de risques devrait être menée en 2012″.

Comme on le voit, ce n’est pas le calendrier qui fait l’objet de la mise au point de l’armée de l’Air mais le type de l’appareil qui équipera les forces aériennes françaises, dont le choix resterait donc à définir. Cette précaution vise sans doute à se prémunir d’un éventuel recours en justice menée par un concurrent d’Airbus, qui estimerait que les dés sont pipés, d’autant plus que l’on ignore encore quelle sera la procédure d’acquisition de ces appareils. De gré à gré ou bien par appel d’offres?

Aussi, c’est ce qui explique la prudence de l’armée de l’Air sur ce dossier. Pourquoi le choix de l’A330 MRTT semble aller de soi pour beaucoup de monde, y compris pour les journalistes spécialisés, qui sont par ailleurs de bonne foi? Il y a plusieurs raisons à cela.

 

 

Tout d’abord, les déclarations des responsables politiques (voir vidéo ci-dessus), que ce soit en séance au Parlement ou ailleurs, selon lesquelles l’A330 MRTT est décrit comme étant le plus abouti des appareils disponibles sur le marché. « Nous devons en acheter de nouveaux et je n’en vois pas de meilleur » a ainsi affirmé, en avril dernier, l’actuel ministre de la Défense, Gérard Longuet, au sujet de l’avion d’Airbus Military.

Et en novembre 2010, un amendement déposé par les députés François Cornut-Gentile (UMP) et Jean-Claude Viollet (PS), a été adopté à l’Assemblée nationale, contre l’avis du ministre de la Défense de l’époque, Hervé Morin. Il s’agissait alors de souscrire un contrat de location/achat de 3 A-330 MRT, qui auraient pu ensuite être transformés en avions ravitailleurs. Mais finalement, il n’a pas été possible de l’appliquer, étant donné son « coût élevé » aurait menacé le financement du « lancement du programme MRTT ».

 

Article " Zone de Défense"

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