La préhistoire des drones Français
La préhistoire des drones Français
On croit souvent que les drones sont une nouveauté dans l'armée Française . Le dernier numéro de la Revue Historique des armées montre qu'il n'en est rien . Elle consacre un article de dix pages à << l'utilisation des drones dans les missions de reconnaissance de 1960 au conflit du Kosovo >> et remet en lumière des systèmes souvent oubliés.
Le premier drone au sein de l'armée de l'air fut un avion à réaction << Vampire >> piloté à distance . Il fit son premier vol en 1957 et des essais se poursuivirent au Sahara avant que le concept fut abandonné . Au début des années 60 , l'armée de terre confie à Nord Aviation le soin de développer un engin de reconnaissance sans pilote , le R20 , dérivé de l'engin cible CT 20 . Ce gros bébé , lancé depuis un camion Berliet , fut abandonné en 1976 , devant son peu de succès technique.
Dans les années 80 , l'armée de terre perçoit enfin le CL-89 , puis le CL-289 en coopération avec les Allemands et les Canadiens . Il s'agit d'un engin dont les derniers ont été tirés l'été dernier qui servaient à désigner des cibles pour l'artillerie à longue portée , LRM et surtout nucléaire (Pluton , Hadès) . Le CL-289 sera employé en Bosnie (1995) puis au Tchad (2009) pour des missions de renseignement . Durant la guerre du Golfe (1990-91) l'armée de terre mit également en oeuvre le MART (Mini avion de reconnaissance piloté).
L'armée de l'air revient dans la boucle en 1995 avec l'acquisition de quatre drone Israéliens Hunter . Ils ratent de quelques semaines les opérations offensives contre la serbie en 1999 , mais seront ensuite déployés au Kosovo.
Cette préhistoire est douloureuse : elle montre que ni les militaires , ni les industriels , ni les politiques n'ont compris l'importance de cet engin . Trente ans ont été perdu , qui ne se rattrapent pas , ou alors bien difficilement . Dès 1982 les Israéliens utilisaient leurs drones au - dessus du Liban . Ils sont avec les Américains les leaders industriels dans ce domaine
(article de Jean Dominique Merchet dans l'hebdomadaire Marianne)
Ajouter un commentaire