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Drones de l’ONU en République Démocratique du Congo

L’ONU s’apprête à jouer les » Big Brother is watching you » : la plus importante opération de maintien de la paix des Nations Unies déployée en République Démocratique du Congo (RDC), la Monusco, sera dotée dès mardi 3 décembre 2013 d’un drone de surveillance. C’est une première, qui intervient alors que l’organisation internationale a épinglé les Etats-Unis le mois dernier pour leur recours aux drones armés, responsables de la mort de nombreux civils en Afghanistan et au Pakistan.

 La seule fois où l’ONU avait tenté de recourir aux drones remonte à 2007 au sud Liban, afin de renforcer les capacités d’observation de sa mission , la Finul. Mais les drones français n’avaient jamais décollé, par crainte d’attiser les tensions avec le Hezbollah, qui avait pointé le risque d’une violation du mandat de la Finul  et soupçonné l’ONU de vouloir espionner au profit d’Israël.

 L’idée d’équiper la Monusco d’aéronefs commandés à distance pour surveiller l’est de la RDC, en proie à de nombreux groupes armés, est venue d’un Français. A peine investi de ses fonctions fin 2011, le chef du département des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, chargeait une équipe d’étudier sa faisabilité. La Monusco va hériter d’une flotte de cinq drones Falco d’ici à avril 2014 avec la bénédiction du Conseil de Sécurité.

 La firme italienne Selex ES, filiale de Finmeccanica, a remporté l’appel d’offres en juillet et décroché un contrat de trois ans. Elle fournira la logistique, les appareils, les stations au sol et les équipages, qui opéreront depuis Goma. « Ils seront bien sûr pas armés » rappelle Hervé Ladsous qui se garde de parler de drones un mot qui fâche à l’ONU, et lui préfère l’acronyme » UAV » pour » véhicule aérien sans pilote ».

L’objectif st de recourir à cet outil dissuasif pour renforcer la protection des civils, explique le patron des casques bleus. Les informations recueillies seront mises à la disposition de l’état-major de la Monusco pour être exploitée sous le contrôle strict de l‘ONU, insiste-t-on à New York.

 Autant d’assurances jugées peu convaincantes par le Rwanda, pays frontalier de la RDC, soupçonné de soutenir la rébellion du M23. Kigali qui siège au Conseil de sécurité comme membre non permanent, a bataillé en vain plusieurs semaines contre le déploiement de drones censés survoler sa frontière, arguant que l’Afrique allait devenir »un laboratoire de surveillance étrangère ». Si le précédant de la Monusco s’avère un succès, des drones pourraient être déployés sur d’autres terrains. Des diplomates évoquent déjà le Soudan du sud ou la Côte d’Ivoire.

(article de Alexandra Geneste dans Le Monde du samedi 30 novembre 2013)

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