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Traité de Francfort (10 mai 1871)

La guerre déclarée le 19 juillet 1870 par la France à la Prusse s’achève au bout seulement de 10 mois. Cette « Année terrible », comme l’appelée Victor Hugo, prit fin avec la signature le 10 mai 1871, du traité de Francfort. Acte fondateur des relations franco-allemandes à la fin du XIX ème siècle , il modifie la carte de l’Europe et marque durablement les mentalités de l’époque en consacrant la perte de « l’Alsace et la Lorraine ». Les vainqueurs exigèrent dans ce traité de lourds tribus de guerre , qui seront honorés par la France, mais qui auront de sérieuses répercussions sur la perception du voisin allemand par les Français.

Après une courte crise internationale de quinze jours, la France déclare donc la guerre à la Prussele 19 juillet 1870. Celle-ci appelle donc en renfort les quatre Etats allemands du sud : les royaumes de Bavière et de Wurtemberg et les grands duchés de Bade et de Hesse.

Les troupes françaises , mal préparées et inférieures en nombre, sont contraintes de capituler à Sedan le 2 septembre et à Metz à la fin du mois d’octobre. Le 20 septembre, le général prussien Von Moltke commence un interminable siège de la capitale française protégée par des remparts depuis les années 1840. Forts de leur succès militaires, les Etats allemands s’unissent ans un Empire allemand , proclamé le 18 janvier 1871 dans la galerie des glaces du château de Versailles sous l’autorité de Guillaume 1er de Prusse.

En janvier 1871, la situation des assiégés est préoccupante. Au mois un quart de la population parisienne est sous-alimentée, tandis que les espoirs de percée se sont évanouis. Les forts du sud et de l’est ont subi des dommages importants, et si les assiégeants n’ont pas les moyens de donner l’assaut, ils maintiennent une insupportable pression qui pousse la France à négocier le traité de Francfort.  

A contre cœur, Jules Favre, ministre des affaires étrangères, signe le 27 janvier une convention d’armistice qui débouche le soir même sur un cessez-le-feu de quatre semaines. Cependant la Garde nationale et les ouvriers de Paris refusent la défaite et constitue un gouvernement insurrectionnel : la Commune de Paris. Les insurgés contrôlent la capitale du 18 mars au 28 mai 1871, avant d’être brutalement écrasés lors de la « Semaine sanglante ». Dans ce contexte , après les négociations entamées à Versailles ,puis à Bruxelles, Bismarck propose début mai 1871 une rencontre à Francfort afin de signer un traité pour mettre fin définitivement à la guerre. C’est Jules Favre, qui est chargé des ultimes négociations. Les clauses territoriales sont des plus rigoureuses : 1 447 000 hectares,1 694 communes et 1 597 000 habitants sont annexés à l’Empire allemand. Il s’agit des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, des arrondissements de Sarreguemines, Metz, Thionville et Sarrebourg (excepté 9 communes), Château-Salins sauf 10 communes et onze communes de l’arrondissement de Briey. La place fortifiée de Belfort , défendue par le colonel Denfert-Rochereau qui a résisté jusqu’à la signature du traité , devient le chef-lieu du Territoire de Belfort resté français.

Quant aux populations, Bismark leur offre un droit d’option, c'est-à-dire que les habitants des territoires annexés conservent le choix de leur nationalité , ainsi que leurs biens mobiliers et immobiliers. En revanche, rien ne garantit à ceux qui optent pour la nationalité française le droit de rester sur un sol désormais allemand. En outre, l’Etat français est contraint de payer à l’envahisseur 5 milliards de francs or.

La France, privée de soutien international, n’a pas d’autre choix que d’accepter ce traité, qu’elle ne dénoncera jamais.

 Si le traité de Francfort consacre le début d’une ère glorieuse pour le nouvel Empire allemand, il est vécu comme une véritable humiliation en France, ce qui va nourrir un désir de revanche. Il empêchera toute réconciliation et constituera une des causes de la Première Guerre mondiale.

Aujourd’hui, les deux conflits mondiaux ont occulté le traité de 1871, qui est pourtant un élément clef pour comprendre les relations franco-allemandes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale

 

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