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Transcription du discours d’ALBAN VISTEL

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Transcription du discours d’ALBAN VISTEL diffusé dans les rues de LYON pour la Libération de LYON le 3 septembre 1944
Enregistrement, prêt de Monsieur Jean Dominique DURAND Adjoint au Maire de LYON Délégué au Patrimoine à la Mémoire et aux Anciens Combattants
Transcription réalisée par le Comité de Liaison des Associations d’Anciens Combattants du Rhône Mrs Jean RICCI, François ANXIONNAZ, Jean-Louis ROYET

 

ALBAN VISTEL


A l’heure où les armées alliées sont parmi nous, venues des confins du monde pour abattre les puissantes oppressions,
à l’heure où le monde entier va retrouver un visage humain, à l’heure ou le dernier combat s’apaise dans notre région,
à l’heure où va mourir le dernier mort de la résistance, c’est avec une joie mutilée que nous accueillons la libération.


Ces quatre années d’un long combat nous ont durcis. Il nous faudra réapprendre beaucoup de choses, mais aussi nous souvenir. Tant de compagnons ne sont plus là, tant de héros sont morts, assassinés dans les tortures mais tous avec la même âme violée, ils montaient vers les lèvres à l’ultime instant.


Cependant la libération est là comme un fruit étonnant, et la vie va reprendre sa couleur humaine. Mais il faudra beaucoup d’amour, beaucoup de joie, beaucoup de solidarité pacifiste, pour que s’apaise les douleurs du calvaire de la résistance, du calvaire de la France, du calvaire du monde.


Pour aujourd’hui c’est l’honneur qui nous est restitué, un honneur conquis sur toutes les faiblesses, un honneur bien à nous. Les Forces Françaises de l’Intérieur se sont couvertes de gloire ; pas un département qui n’ait accomplit de hauts faits de guerre, pas un, dont l’action n’ait une portée considérable sur la conduite des opérations. Lorsque avec le recul nécessaire l’on apprendra comment s’est constituée notre armée, malgré l’ennemi et ses complices, toutes les imperfections apparaitront dérisoires, en face de ce qu’elle aura représenté ,de dévouement, de persévérance, de sacrifice, de grandeur , ainsi que PEGUY, nous pouvons dire à la France : « Mère, voici vos Fils qui se sont tant battus ».


Nous sommes fiers de notre Armée, fiers de nos militants, ces compagnons loyaux qui n’ont pas failli dans les tâches les plus périlleuses, fiers de nos héroïques agents de liaisons, fiers de toute notre jeunesse par qui furent transmises les paroles de feux de la presse clandestine, de cette presse terriblement libre, nous sommes fiers de nos organisations qui peu à peu construisirent l’état clandestin dans l’état « pourrîto » de VICHY, nous sommes fiers de notre classe ouvrière qui dès le premier instant a su ou était le devoir, nous sommes fiers surtout du long chemin parcouru vers l’unité de la Résistance. Nous pensons faire mieux encore, car rien ne peut séparer d’une façon durable des hommes de bonne volonté. Français, Françaises, n’oubliez jamais que la Résistance aura incarné l’âme de la France, cet âme que le monde a longtemps confondu avec son honneur, et qu’il ne peut séparer de son espoir.


Maintenant, au seuil de l’état docte construction, nous voulons dire à tous les camarades de la Résistance, que comme par le passé, le devoir d’union dans la loyauté et l’idéal de libération s’impose. Et ceux qui vont devenir l’armée rénovée d’une France rajeunie, faites confiance aux hommes désignés par la Résistance et par le Gouvernement Provisoire de la République, restez calmes dans ces jours meilleurs, comme vous le fûtes aux jours sombres. Françaises, Français, faisons le serment de rester unis pour relever les ruines.


Construire une société juste, unie, de libération sociale et économique, politique, unie dans cette révolution nécessaire pour que tant de sacrifices ne restent pas vain, unie, parce que c’est en nous même que nous avons fait tout d’abord cette révolution et que nous nous sommes purifiés, unie derrière le Général de Gaulle dont le nom mystérieusement
chargé de symbole va appartenir à la légende.


Beaucoup de travail, beaucoup de patience, beaucoup de courage, si nous retrouvons la joie, nous ne retrouvons pas le repos. L’avenir est entre nos mains, il sera grand dans la mesure où nous resterons digne de nos morts.


Peuple de France qui a su rester à la hauteur de sa grande tradition, se dresse devant le monde étonné, fort malgré ses blessures, viril comme aux grandes heures de son histoire, où par lui le monde était changé. Il va chanter cette Marseillaise bâillonnée pendant quatre ans, pour annoncer à tous les peuples, qu’il est prêt à faire, ainsi que le disait notre camarade André MALRAUX, d’espoir en résolution, de jacquerie en révolution, la conscience humaine avec la douleur millénaire des hommes.


Alban VISTEL

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