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L’Italie pendant la Grande Guerre

Bien que liée aux Empires centraux par la Triple-Alliance signée en 1882, l’Italie déclare sa neutralité le 2 août 1914. Un choix qui s’explique en partie par les mauvais rapports qu’elle entretient avec l’Autriche sur la question des Balkans et la préparation militaire insuffisante du pays. De plus, les tensions sociales et les dissensions politiques internes sont fortes et la classe dirigeante redoute un événement révolutionnaire. La décision de rester neutre n’apporte cependant aucune solution aux graves difficultés économiques que connait le pays : ses exportations chutent tandis que se posent le problème des approvisionnements alimentaires (grain) et industriels (charbon) et bien vite celui de la pénurie des denrées de première nécessité ; le chômage augmente avec le rapatriement des travailleurs émigrés chassés des pays de l’Europe centrale ; Le gouvernement italien sera bientôt convaincu de l’opportunité d’intervenir, mais e effectuant un revirement d’alliance . Après des transactions , il signe, le 26 avril 1915, un pacte secret avec les Alliés par lequel il s’engage à entrer dans le conflit avant la fin du mois. Ce qu’il fait en déclarant la guerre à l’Autriche-Hongrie le 23 mai. De multiples raisons expliquent ce choix. Il est convaincu que la guerre sera courte ; il craint que la neutralité condamne le pays à l’isolement ; il nourrit l’espoir que l’intervention resserrera l’unité, récente, de la nation, calmera les tensions internes et renforcera le consensus des classes moyennes, isolant ainsi les oppositions ; il espère aussi conquérir une nouvelle position de prééminence dans la coalition internationale et surtout récupérer les terres irredente- Trentin et Haut-Adige, Trieste,Istrie, côte dalmate – qui sont restées sous domination austro-hongroise.

Par ailleurs, dès 1914, plus de 2 000 Italiens s’étaient portés volontaires pour former en France  la »légion garibaldienne », créée officiellement en novembre sur une proposition du fils de Garibaldi en souvenir de son père venu se battre aux côtés des Français pendant la guerre 1870-71. Elle combattit en Argonne avant d’être dissoute quand l’Italie entra en guerre .Sur le front italien, les combats se déroulèrent dans les Dolomites et le Frioul, sur la Piave, l’Isonzo et sur le plateau d’Asiago. Sur la mer Adriatique, la marine royale s’oppose à la flotte autrichienne bloquée à Cattaro. Le 24 octobre 1917, les Italiens subissent une terrible défaite à Caporetto. L’avancée des troupes austro-allemandes ne sera arrêtée qu’en novembre sur la Piave, où vont bientôt arriver des renforts franco-britanniques. La défaite de Caporetto a fait prendre conscience aux Alliés de la nécessité d’unifier leur stratégie ; les autorités anglaises, italiennes et françaises tiennent une conférence à Rapallo les 6 et 7 novembre et mettent en place le lendemain un Conseil supérieur de la guerre assisté d’un Comité militaire constitué des généraux Diaz, Wilson et Foch.

En 1918, au plus fort des offensives allemandes sur le front Ouest, l’Italie envoie en France environ 41 000 hommes ainsi que des troupes d’auxiliaires militaires destinées à effectuer des travaux dans les arrières-lignes. Le 10 avril, le 2ème corps d’armée italien commandé par le général Albricci arrive en France. La base italienne s’implante à Lyon, tandis qu’ un arrière-dépôt s’installe à Miramas, près de Marseille. Entre mai et juillet 1918, les Italiens combattent dans la Marne (Givry-en-Argonne, montagne de Bligny), dans la Meuse (butte de Vauquois, Avocourt) , en Champagne, notamment au sud-ouest de Reims avec la 5ème armée française. Le 22 septembre, ils sont sur l’Aisne, au pied du Chemin des Dames. Le 30, ils prennent les hauteurs de Chavonne et s’emparent de Soupir le 1er octobre. Puis ils passent l’Ailette et participent le 15 à la prise de Sissone. Le 7 novembre, ils s’emparent du village de Thuel près de Moncornet.

La paix signée, l’Italie acquiert un siège au Conseil permanent de la nouvelle Société des Nations mais elle n’obtient qu’une partie des terres irredente , ce qui entraine déception et amertume. Entre les morts, les blessés et les disparus, les pertes subies par les Italiens s’élèvent à près de deux millions d’hommes.     

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