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L’antiterrorisme, priorité de la coopération française

Le Président Emmanuel Macron, qui a multiplié les signes à l’adresse des armées depuis son investiture, a réservé sa première visite de politique étrangère aux soldats de l’opération antiterroriste « Barkhane » en se rendant à Gao, au Mali, le vendredi 19 mai 2017. Le terrorisme est présenté comme une priorité par le chef de l’Etat. Au-delà des opérations militaires en cours, endossera-t-il toute la fermeté de son prédécesseur ? Dans l’arsenal mis en place depuis 2015 en France, il dispose d’un outil qui n’a pas fait parler de lui, et qui pourtant illustre le durcissement récent de la politique française : la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD), du ministère des affaires étrangères.

Davantage connectée avec les ministères de l’intérieur et de la défense, cette coopération sécuritaire vient en effet de prendre un tournant « opérationnel », pour se coordonner plus immédiatement avec les interventions françaises menées sur le terrain contre les groupes armées djihadistes. Elle était par tradition plus centrée sur le long terme, par des actions de conseil et de formation auprès des structures de sécurité – ministères, états-majors, écoles – des pays partenaires, en majorité africains. Ce volet demeure.

Mais les priorités de la discrète DCSD portent à présent sur le cyber, les forces spéciales, le renseignement et la protection civile. Parmi les nouvelles actions figurent ainsi l’installation de centres pour la préparation opérationnelle des soldats burkinabés et nigériens avant leur projection aux côtés de l’armée française au Sahel ; l’envoi de policiers français spécialisés au Sénégal pour bâtir une plateforme de renseignement cyber, destinée entre autres, à contrer la radicalisation ; ou encore la création d’une école régionale du renseignement en zone subsahélienne.

Cette réorientation ne devrait pas être remise en cause par la présidence Macron, bien au contraire. Les missions de la DCSD ont été redéfinies dans le cadre du Plan  d’action gouvernemental contre la radicalisation et le terrorisme de 2016.

En conseil restreint, François Hollande a validé deux feuilles de route, signées avec l’état-major des armées et la défense. La première pour appuyer les missions de « Barkhane » dans la région du Liptako-Gourma, située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. La deuxième pour aider la réforme de l’armée ivoirienne, divisée, dont les accès de fièvre inquiètent Paris. Il s’agit de former des cadres, mais aussi d’encourager la formation d’un bataillon de soldats ivoiriens pour soutenir la force de l’ONU au Mali, la Minusma, qui agit en relais de l’opération « Barkhane ».

En Afrique, continent qui concentre 60 % de l’activité de la DCSD, Paris espère contenir le repli des groupes djihadistes, qui se dispersent, parfois en cellules dormantes, sous la pression des opérations militaires. Menacés, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se verront proposer des coopérations plus importantes en matière de sécurité intérieure : surveillance, sécurité aéroportuaire, lutte contre les trafics.

Au titre de l’antiterrorisme, la direction a perçu 10 millions d’euros de crédits nouveaux en 2016, somme qui a été reconduite pour 2017, pour un budget total de 105 millions d’euros, en hausse pour la première fois depuis des années. Elle a été autorisée à acheter des équipements sécuritaires pour ses partenaires (véhicules et matériels de protection).Et elle a recruté 25 coopérants supplémentaires, en majorité militaires, portant son effectif à 320.

 Article de Nathalie Guibert dans Le Monde du  samedi 20 mai 2017

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