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Associations professionnelles nationales de militaires

Ils sont d’accord pour dire que ce 5 octobre 2017 »est un jour historique ». Pour la première fois dans l’histoire de l’armée française des associations de militaires en bonne et due forme se sont exprimées devant les élus de la nation , lors d’une audition de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, lors de la procédure d’examen du budget pour 2018.

Adjudant de l’armée de terre , capitaine de vaisseau, colonel de l’armée de l’air, ingénieur de l’armement, maréchal des logis de la gendarmerie….En uniforme pour la plupart, un peu tendus, ils étaient onze représentants des toutes nouvelles Associations professionnelles nationales de militaires (APNM), que la France s’est résignée à créer par la loi en juillet 2015 après avoir essuyé une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme.

« Les attentes des militaires sont immenses » a témoigné le gendarme Kévin Jorcin pour Gend-XXI. Encore boudées par les responsables du ministère de la défense, accueillies avec réticence par le commandement et sans moyens, les associations s’installent à peine dans le paysage. Les conditions d e représentativité que leur a fixé la loi sont décourageantes. L’effectif des adhérents doit être de 1% à 5% de l’effectif total de la force armée représentée, l’association doit compter des militaires de chaque grade , et le ministère exige même communication de l’identité des adhérents, un point qui fait l’objet d’un recours en phase d’instruction au Conseil d’Etat.

« Très peu de droits ont été accordés aux APNM » a précisé Olivier Robert , pour France Armement, l’association ancrée à la direction générale de l’armement. « Nous avons eu des échanges décevants avec la DRH du ministère. Nous n’avons pas eu accès au rapport remis au Parlement au début d’année sur les APNM ! Il nous reste à agir en justice ? Nous ne voulons pas enfermer nos associations dans un rôle d’opposition juridique, il faut que nos propositions soient écoutées sérieusement. »

Si les armées veulent éviter de voir du personnel dans la rue, comme ce fut le cas durant l’été avec le collectif Femmes de militaires , il faut donner du poids aux APNM, ont-ils tous défendu. » On est au service de l’efficacité de la défense et du commandement, pas dans une position syndicale, » a plaidé Dominique de Lorgeril, pour l’APNM Marine. « Aidez-nous à faire comprendre aux chefs d’état-major qu’ils ont besoin de s’appuyer également sur une liberté d’expression, qui est reconnue par la loi. Aujourd’hui, on gêne. Alors même qu’on peut apporter quelque chose de positif. »

Les instances de concertation sociale des armées, tel que le Conseil supérieur de la fonction  militaire(CSFM) ont un rôle éminent depuis fort longtemps mais ne suffisent pas , ont-ils aussi souligné. »Le CSFM n’a pas empêché les comités de soldats de 1973 ! » a rappelé Jean-Marie Moselé pour l’Aprodef. » Entre le désir de se faire entendre et le culte de la hiérarchie, souvent, le militaire qui a des sujets à aborder préfère quitter l’institution plutôt que faire valoir ses demandes. Le commandement voit les APNM comme un grignotages de ses prérogatives, il y a un raidissement , il n’est pas aisé de communiquer dans ce contexte. »  Les sujets de préoccupation que relaient les APNM sont nombreux : mauvais état des casernes, départ en missions sans aucune visibilité pour les familles, augmentation à venir de la contribution généralisée, perte des jours de congé, difficulté des conjoints à travailler …Et les associations assurent avoir des propositions à faire partager avec leurs autorités. « La Grande Muette ne l’est plus », a lancé un de leurs représentants.    

               Nathalie Guibert dans Le Monde du 7 octobre

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