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Les goums mixtes marocains en Indochine 1948-1954

Entre octobre 1948 et 1954, onze tabors font campagne en Indochine. Un tabor comprend trois goums de combat et un goum de commandement et d’appui. Son effectif est de 765 hommes dont 13 officiers et 48 sous-officiers. Le goum de combat a un effectif de 181 hommes dont 2 officiers et 10 sous-officiers français. L’encadrement français se révélera insuffisant lors des phases critiques de la R.C 4.

Sur les 11 tabors, 7 seront employés au Tonkin, les 4 autres en Annam et Laos .Pendant les deux premières années, ils participent aux opérations de reconquête et de pacification du delta et du pays ThaÏ. A partir de l’été 1950, les tabors sont le plus souvent sur les points chauds du moment où ils affrontent un ennemi ben armé, supérieur en nombre et qui a l’initiative.

Au cours de l’hiver 1948, le 8ème tabor participe à la reconquête de la région Vietri-Sontay entre le fleuve Rouge et la R.C 6 –opération Ondine- et le triangle formé par le fleuve Rouge , la rivière Noire et le Song Bus-opération Diane-.Quant au 10ème tabor, il est aérotransporté à Lao CaÏ et remplit une mission autour de Bao Ha au sud de Pholu. Transportés fin novembre par avion à Hanoï, les deux tabors arrivent à temps sur la R.C 4 pour désarmer les chinois nationalistes qui se réfugient au Tonkin.

 Le 3ème tabor remplace les 10 et 8ème tabor dans la région de Sontay. Courant octobre, il arrive à That Khe sur la R.C 4. Le 4 novembre, il assure la sécurité d’un convoi, il est cloué au sol par des tirs des deux côtés du col faisant 2 tués et 5 blessés. L’artillerie et l’aviation sont inefficaces sur un ennemi bien abrité. Le lendemain, le 4ème goum escalade une falaise à pic, ce qui lui permet de surprendre et de chasser les Viets. Le goum compte dans ses rangs 3 goumiers tués dont un sous-officier et 4 blessés dont un sous-officier.

 Le Groupe des Tabors Marocains d’Extrême-Orient (GTMEO) est créé le 1er janvier 1950 à Langson et confié au lieutenant-colonel LE PAGE ainsi constitué:3ème tabor chef d’escadron de CHERGE, 10ème tabor chef d’escadron MAC CARTHY, 8ème tabor chef de bataillon GUERIN. Les trois tabors sont engagés groupés ou séparément sur la R.C 4 entre Dong Khe et Dinh Lap. Au cours de l’été, les 10ème et 8ème tabors  seront remplacés par le 1er capitaine FEAUGEAS et le 11ème chef de bataillon DELCROS.

Avec la Légion, le GTMEO conquiert la poche de Dinh Lap au sud-est de Langson, puis une très grosse opération visant à nettoyer le massif de Dong Trieu. Le 25 mai, Dong Khe tombe une première fois sous les coups du régiment 174. Le poste est repris le 27 mai après un parachutage du 3ème BCCP et  avec le 10ème venu à pied de  That Khe, suivi du GTMEO. Le lieutenant-colonel LE PAGE prend la tête du groupement « Lumière » (GTMEO + 3ème BCCP) et nettoie la cuvette de Dong Khe où il laissera le 8ème tabor rapatriable qui sera relevé par deux compagnies du 2/3ème REI le 7 septembre, neuf jours avant la bataille de la R .C 4. Le 16 septembre, Dong Khe tombe une seconde fois aux mains des Viets. Le 20 septembre, le 3ème tabor est transporté par avion à Cao Bang afin de renforcer la garnison en vue de l’évacuation qui se prépare. La colonne LE PAGE doit faire jonction dans la région de Dong Khe toujours occupée par les Viets, avec la colonne CHARTON.

Dans la soirée du 2 octobre, GIAP lance sur les 4 bataillons de la colonne LE PAGE, les 20 bataillons de la division 308 et du régiment 209. A 1 contre 5 , la colonne LE PAGE arrive à faire face héroïquement pendant cinq jours. C’est le 5ème goum sur le Nakeo qui résiste à tous les assauts, c’est le 1er tabor qui force le passage de Coc Xa, après que le 1er BEP s’y soit sacrifié. Dans la matinée du 7 octobre, la colonne LE PAGE  très diminuée, fait jonction sur la côte 477 avec la colonne CHARTON qui résiste depuis la veille aux assauts furieux des Viets. Au cours de leur retraite vers That Khe et Nacham, beaucoup de rescapés des deux colonnes sont encore tués, blessés ou fait prisonniers. Leur calvaire se termine à l’arrivée à Nacham le 10 octobre.

Près de 800 goumiers , 43 sous-officiers et 22 officiers disparaissent au cours de ces 10 jours de combat. Le 21 janvier 1951 , le GTMEO est dissous. Le 17ème tabor –chef de bataillon SAULAY- arrive plus tôt que prévu et remplace le 3ème tabor. Le 1er tabor-chef de bataillon RIEZ- et le 11ème tabor-chef de bataillon ARBOLA- sont reconstitués par des renforts venus du Maroc. Le 1er tabor se distingue à Bentam au cours de la bataille de Dong Trieu et sur la R.C 6 à Dong Ben, Ao Trach et au col de Kem pendant la bataille d’Hao Bing. Avec le 6ème BCCP, les 17ème et 11ème tabor forment le GM 2 qui récupère notamment les avant-postes perdus pendant la bataille de Vinh Yen.

 Le 17ème tabor est au pays Thaï et réoccupe le secteur de Phong Tho au nord de la Rivière Noire. Les goums sont implantés  à Phong Tho, Tsin Ho et Yang Ma. En octobre, après une incursion Viet, les goums  se regroupent à Tsin Ho. Le 11ème tabor, en renfort, reprend Phong Tho avec l’aide du 5ème BCCP. Le 10 octobre 1951, le 17ème tabor est relevé à Tsin Ho par le 5ème tabor. Le 18ème goum est accroché dans la région du col de Pou Sam Kap. C’est le début de l’offensive. A peine installé dans la capitale Thaï, le 17ème tabor reçoit la mission de renforcer le 5ème tabor et son 18ème goum isolés sur la rive gauche de la Rivière Noire. Il franchit cette dernière à Quinh Nhaï au sud de Laichau. C’est le 22ème goum qui reçoit le choc principal. Le lendemain de ce combat, il n’a plus que 114 goumiers et gradés sur les rangs .Le tabor est chargé d’interdire le franchissement de la rivière de part et d’autre de Quinh Nhaï. Le 20 novembre , le 2ème tabor remplace le 17ème tabor.

 En avril 1952, le 9ème tabor –chef de bataillon COMMARET- relève à Hué et My Loi, le 1er tabor. Pendant 18 mois, le tabor va mener un combat usant contre une guérilla très active entre Dong Hoï ,au nord de Hué et de Tourane au sud. En août , participation aux opérations »Sauterelle » a et « Caïman » à l’issue desquelles le régiment 101 viet  installé dans la « rue sans joie » entre le canal de Van Tri et la R.C 1 est quasiment anéanti. L’opération « Camargue » chasse de la »rue sans joie » le 95 régiment viet venu remplacer le 101                                                                                                                 Le 31 octobre 1953, il pénètre au Laos en franchissant à pied la cordillère annamitique . Sa mission : destruction de l’implantation rebelle dans la région de Piou Tiou et de Ta Vouac. Le terrain est difficile : franchissement des cours d’eau en pirogue, destruction de dépôts de munitions. Sur le plan sanitaire, le tabor sort éprouvé de ce raid. Le 15 novembre, il est transporté à Nommarat. De  Thakhek, le 9ème et le 46ème goum partent par des itinéraires différents en reconnaissance  en direction de Vinh. Après trois jours de marche, le 9ème goum tombe dans une embuscade vers Ban Malo : un goumier tué et 10 blessés dont un officier et 2 sous-officiers. Ordre est donné de faire demi-tour. Le mois suivant, le tabor est à Nape sur la R.P 8. Le jour de Noël à peine a-t-il commencé à y construire un P.A qu’il reçoit l’ordre de se replier sur le terrain d’aviation de Lak Sao d’où il est évacué par avion sur Seno-Savannakhet après avoir détruit ses véhicules.

 A l’arrivée à Seno, le tabor assure la défense des P.A du nord-est de la base aéroterrestre. Affecté au GM 2 , il participe aux opérations de refoulement de la division 325 au centre de résistance de Maxhaxay, à l’est de Thakhek. Le tabor se retrouve sur le terrain d’aviation de Seno pour être  largué à Dien Bien Phu, mais vu l’état sanitaire, il rejoint Saïgon pour prendre le bateau le 5 avril 1954.

Commentaires

  • Moreau
    • 1. Moreau Le 29/05/2023
    Bonjour j'aimerais savoir quelle est la différence entre les goums et les artilleurs marocains. Merci pour votre réponse. Mon papa était goumiers à midelt Maroc avant d'aller en indochine

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