Service départemental de l'ONACVG du Rhône    Quartier Général Frère  BP 41   22, avenue Leclerc 69998 LYON CEDEX 07        Mail :       magali.molina@onacvg.fr  

 ATTENTION NOUVEAU NUMERO D’APPEL 04 81 49 11 81

 

Le putsch d'Alger de 1961

 

 

 

 

Le << putsch d'Alger >> ou encore << putsch des généraux >> d'avril 1961 exprimait une aspiration profonde des officiers Français , dont beaucoup avaient combattu en Indochine , et de la population Algérienne , contre la politique du président de la République , le Général de Gaulle , et de son gouvernement , qu'ils considéraient comme une politique d'abandon de l'Algérie . Le 21 avril 1961 , les généraux en deuxième section André Zeller , Maurice Challe et Edmond Jouhaud en liaison avec le général Raoul Salan , secondés par les colonels Antoine Argoud , Jean Gardes ainsi que Joseph Ortiz et Jean-Jacques Susini prennent le contrôle d'Alger . Le général Salan , invoqué par les putschistes n'avait pas pour autant été informé des préparatifs de cette opération .

Dans la nuit , le 1er régiment étranger de parachutistes (REP) s'empare des points stratégiques d'Alger, notamment du Gouvernement général d'Alger , de l'hôtel de ville et de l'aéroport . Le général de Gaulle est informé alors qu'il assiste à la présentation de la pièce " Britanicus" à l'entracte par Jacques Foccart , secrétaire général aux Affaires Africaines et Malgaches.

La population d'Alger apprend par la radio le samedi 22 avril au matin que <<  l'armée a pris le contrôle de l'Algérie et du Sahara >> et le général Challe déclare à la radio << Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud et en liaison avec le général Salan pour tenir notre serment : le serment de l'armée de garder l'Algérie pour que nos morts ne soient morts pour rien. Un gouvernement d'abandon s'apprête aujourd'hui à livrer l'Algérie à l'organisation extérieure de la rébellion . L'armée ne faillira pas à sa mission >> . Le délégué général du gouvernement Jean Morin et le ministre des  transports Buron qui se trouvait en Algérie avec un certain nombre d'autorités civiles et militaires dont le Général Gambiez commandant en chef , le général Vézinet , commandant le corps d'armée d'Alger , le général St Hillier , commandant la 10éme DP , sont arrêtés et emmenés en résidence au Sahara à In Salah . Sept régiments dont le Régiment étranger de cavalerie (REC) se mettent sous les ordres des généraux.

A Paris , la police arrête le général Jacques Faure , six autres officiers et quelques civils. Les partis de gauche , les syndicats et la Ligue des droits de l'homme  appellent à manifester pour << l'opposition des travailleurs et des démocrates au coup de force d'Alger >> Quelques attentats auront lieu à Paris (Orly et gare de Lyon) .

Le dimanche 22 avril , le général Salan arrive d'Espagne tandis qu'à 20h00 , le général de Gaulle , en uniforme parait à la télévision et prononce un discours appelant les soldats en Algérie , les Français d'Algérie et de métropole à refuser de suivre le mouvement des généraux . A cette occasion , il qualifie ainsi ce mouvement << Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite >> qui restera . Conformément à l'article 16 de la Constitution de la cinquième République , le général de Gaulle se saisit des pleins pouvoirs.

Au milieu de la nuit , le 21 , le premier ministre Michel Debré apparait à la télévision et appelle la population à se rendre sur les aéroports << à pied ou en voiture >> << dès que les sirènes retentiront >> pour repousser les putschistes , car on s'attendaient à des parachutages ou des atterrissages de troupes venant d'Algérie sur les aéroports . En fait , les moyens de transport de troupe étaient trop peu nombreux et le gouvernement n'était pas sur du loyalisme absolu des cadres des unités stationnées en métropole . La mission du ministre des affaires Algériennes Joxe et du général Olié en en Algérie est un échec. le général Challe refuse d'armer les activistes

Des volontaires , anciens de la France libre et des jeunes gaullistes de gauche , se rassemblent , à Paris , au Petit Palais , pour soutenir de Gaulle tandis que les syndicats décident pour le lendemain une grève générale d'une heure qui fut fortement suivie.

Le lundi 24 avril , le député Chérif Sid cara , en tant que président du Conseil Général du département d'Oran avec 20 autres conseillers généraux publie un communiqué de soutien aux putschistes.

Le mardi 25 avril , les généraux putchistes se font acclamer à Alger tandis que le gouvernement ordonne la mise à feu de la quatrième bombe nucléaire à Reggane (Opération Gerboise verte)

Le mercredi 26 avril , progressivement les troupes ayant suivi les généraux se rallient au gouvernement, les insurgés se retirent à Zéralda à 30km d'Alger , le commandant Denoix de Saint-marc , qui commandait le 1er REP , se constitue prisonnier et le général Challe se rend aux autorités . Il sera transféré aussitôt en métropole . Le putsch a échoué . L'article 16 de la constitution restera en vigueur encore 5 mois.

A partir de ce moment des enquêtes de la Sécurité Militaire auront lieu dans les corps et des mutations de cadres effectuées. 

Le Haut Tribunal militaire condamne les Généraux Challe et Zeller a 15 ans de réclusion , ils seront amnistiés et réintégrés dans leurs dignités militaires cinq ans plus tard . Les généraux Salan et Jouhaud s'enfuient , avant d'être arrêtés , le premier à Alger en avril 1962 . Ils seront condamnés , le premier à la détention à perpétuité et le second à la peine de mort qui sera commuée en détention à perpétuité par la suite . Les partisans de l'Algérie Française entrent dans l'action clandestine avec  l'Organisation Armée Secrète (OAS) Salan et Jouhaud en prennent la tête avec Jean-Jacques Susini . Les condamnations pénales seront effacées par la loi d'amnistie de juillet 1968.

Les généraux Salan et Jouhaud encore vivants à ce moment là seront réintégrés dans l'armée en novembre 1982 par une loi d'aministie avec six généraux ayant joué des rôles moins importants:

Pierre-Marie Bigot , ancien commandant de la région aérienne d'Alger , libéré en 1965 , décédé en 2008

Jacques Faure , représentant des putschistes à Paris , libéré en 1966

Marie-Michel Gouraud , commandant le corps d'armée de Constantine , libéré en 1965

Gustave Mentré , qui ne fera pas de prison

Jean-Louis Nicot , major général de l'armée de l'air , qui n'avait pas voulu organiser la protection de la métropole contre une éventuelle opération aéroportée , libéré en 1964.

les colonels Lacheroy , Garde , Broizat ,Godard et Argoud ayant participé ou animé le mouvement seront peu à peu libérés puis amnistiés en 1968

Le général Salan est décédé en 1984 , le général Challe en 1979 , le général Jouhaud en 1995 et général Zeller en 1979.


 

 

Ajouter un commentaire