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La Conférence d’ANFA (janvier 1943)

La conférence d’Anfa réunit du 13 au 24 janvier 1943, Roosevelt et Churchill, et leurs conseillers militaires et politiques dans un quartier résidentiel de Casablanca. Le choix d’un tel lieu pat le président américain est symbolique et ne tient pas au hasard : il s’agit en effet d’une terre française  et le débarquement qui s’y est déroulé constitue une des rares victoires alliées. La conférence aurait dû réunir les trois chefs d’Etat alliés, mais Staline a décliné l’invitation , ne voulant pas s’éloigner de son pays en pleine bataille de Stalingrad  . Cette conférence sera suivie ultérieurement des conférences du Caire, de Téhéran, de Yalta et de Postdam. Sur les conseils de Churchill, 1er ministre britannique, Roosevelt consent à inviter les généraux français Henri Giraud , commandant en chef civil et militaire en Afrique du Nord et Charles de Gaulle , chef de la France Libre, espérant réconcilier les deux rivaux. Le Maroc est alors calme, mais l’Algérie est en pleine confusion suite à l’élimination de Darlan le 24 décembre par le jeune Bonnier de la Chapelle. Les Américains ont imposé alors  le 26 décembre le général Giraud comme commandant en chef civil et militaire qui maintient le régime de Vichy. La Tunisie est occupée en partie par les forces germano-italiennes. Cette réunion a pour but également de discuter de la stratégie à adopter dès que l’Afrique du Nord sera libérée et d’amplifier l’aide demandée par l’URSS en ouvrant un deuxième front. Les Américains veulent en finir au plus vite en Afrique du Nord pour se recentrer sur un débarquement à partir de l’Angleterre sur les côtes françaises tandis que les Anglais souhaitent poursuivre les efforts en périphérie de l’Europe, comme en Sicile, pour contrôler la Méditerranée. Roosevelt tranche en faveur de Churchill car les bateaux font actuellement défaut conséquence de la bataille de l’Atlantique. Il est donc plus facile de prévoir un débarquement sur les côtes de Sicile en juillet 1943 qui pourra entrainer l’Italie à cesser le combat. Les deux chefs d’Etat s’engagent , en priorité à assurer la sécurité de l’Atlantique, à développer les bombardements contre l’industrie de guerre allemande, à poursuivre les attaques contre les forces japonaises dans le Pacifique tout en prévoyant une grande opération à l’ouest.

 Le contentieux franco-français est également à l’ordre du jour. Le 17 janvier Eden , secrétaire d’Etat au Foreign Office remet à de Gaulle à Londres , un télégramme de Churchill l’invitant à rejoindre la conférence. Refusant toute ingérence dans les affaires françaises, de Gaulle qui n’est pas hostile à une rencontre avec Giraud qu’il avait d’ailleurs demandée dès le mois de novembre, exige qu’elle se fasse en toute discrétion. Il rejette un arbitrage international sur des questions ne concernant que la France .Il propose l’envoi du colonel Billotte et du commandant Pelabon pour établir la liaison entre Alger et Londres .Un télégramme de Churchill menaçant de vivres à la France libre ainsi que les arguments du général Catroux ont raison de l’entêtement du général de Gaulle qui se rend à Casablanca  le 21 janvier. Il a auparavant envoyé un télégramme à Churchill expliquant la raison de sa participation, à savoir que »la pétaudière nord-africaine » et le maintien d’un pouvoir vichyste ne satisfaisaient ni les Alliés, ni les Français Libres et les résistants de l’intérieur. La rencontre avec Giraud se déroula dans une atmosphère glaciale, même si elle est immortalisée par une photo où l’on voit les deux généraux se serrer la main .Malgré les exhortations à l’union de Roosevelt et Churchill, aucun accord ne pu être trouvé entre eux, si ce n’est le principe d’une direction conjointe de l’ensemble des forces françaises par les deux généraux. Le Comité français de la libération nationale fonctionne alors avec une co-présidence. Giraud n’a qu’un but la victoire, mais il soutien les proconsuls e AFN :Boisson , Noguès et Peyrouton et maintien les lois discriminatoires de Vichy.Il ne conçoit d’entente avec de Gaulle que par l’absorption et la subordination de la France combattante. De Gaulle veut le garant de la souveraineté de la France, celle qui n’a pas cessé le combat depuis 1940. Il oppose une vue politique avec l’instauration d’un gouvernement provisoire et le retour de la République fondée sur une devise séculaire-Liberté, Egalité et Fraternité. Il refuse toute solution dictée par les Alliés, toute organisation d’inspiration américaine qui marginaliserait la France combattante et ne rejetterait pas le régime de Vichy. Les pourparlers pour sceller l’union menés par Jean Monet et le général Catroux durèrent plus de quatre mois . De gaulle disposait d’un avantage grâce à l’action  de Jean Moulin qui met sur pied le Conseil de la Résistance réunissant mouvements, partis et syndicats sous son autorité.

A Anfa, a été accepté le réarmement de l’armée française d’Afrique et la dissolution de l’armée d’armistice. Au lendemain du débarquement allié en AFN, les forces françaises d’Afrique s’élèvent à 300000 hommes aux quelles s’ajoutent les 55 000 hommes des Forces françaises libres. Or elle est déjà engagée en Tunisie et il faut la doter de matériel plus moderne pour lui permettre de mener des opérations offensives Le réarmement en matériel américain a été étudié dès novembre et prévoit la constitution de 8 divisions d’infanterie et de 3 divisions blindées. Par ailleurs, les Américains s’engagent à livrer cinq cents chasseurs, trois cents bombardiers et deux cents avions de transport. Pour le général Giraud, c’est un succès. Il reste à réaliser les modalités d’exécution. Le général Bethouard est envoyé aux Etats-Unis pour assurer la coordination entre les autorités américaines et françaises.  Dans les faits, seulement 5 divisions d’infanterie et 3 divisions blindées seront constituées et la première tranche réalisée courant août permettra d’armer le corps expéditionnaire français en Italie.

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