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La Bataille d’El Alamein (juin à novembre 1942)

Le 21 juin 1942, Winston Churchill, alors en visite aux Etats-Unis, apprend la nouvelle de la chute de Tobrouk. Il est d’autant plus affligé que cette défaite , qu’il qualifie de désastreuse, revêt à ses yeux une grande importance symbolique. L’année précédente , la forteresse avait tenu en échec les forces de l’Axe sur le seul front terrestre où les Britanniques s’opposaient directement aux Allemands. La reddition de Tobrouk constitue donc le point culminant des combats qui ont débuté le 26mai et se sont déroulés jusqu’au 11 juin sur les positions alliées qui constituaient la position de Gazala. Les combats ont été très durs, les pertes particulièrement importantes des deux côtés. Après avoir été mises en difficulté, les forces germano-italiennes commandées par le général Rommel ont malgré tout réussi la percée et désorganisé les forces alliées.

La rapide chute de Tobrouk s’explique alors par une manœuvre audacieuse , conduite par le général Rommel, qui dépasse la forteresse pour faire croire aux Britanniques qu’il court à la frontière à la poursuite des forces alliées , avant de se retourner sur le port. Celui-ci d’une grande importance stratégique, ne peut opposer une véritable résistance du fait de la désorganisation qui y règne. La poursuite des forces alliées continue alors, à peine freinée à Marsa Matrouh, et les forces de la Panzer Armee Africa passent la frontière égyptienne et atteignent le 30 juin 1942 El Alamein. Rommel, promu Generalfeld-marschall par Hitler comptant sur la dynamique de la victoire, la désorganisation et la démoralisation de l’adversaire, attaque le 1er juillet. Mais ses forces ont subi une usure considérable et il ne possède plus que 44 chars allemands et 13 chars italiens face aux Britanniques qui en alignent plus de cent. Le 4 juillet , l’offensive marquant le pas et les pertes devenant lourdes , Rommel se met sur la défensive. Les forces de l’Axe reçoivent des renforts et disposent de 50 chars et d’environ 2 000 fantassins allemands  ainsi que 54 chars et 4 000 fantassins italiens. Pour leur part, les Britanniques comptent plus de 200 chars. Dans la nuit du 8 au 9 juillet 1942 , Rommel lance à nouveau ses forces à l’attaque. Les Britanniques contre-attaquent. Les pertes sont à nouveau lourdes des deux côtés et le général Auchinleck, qui commande les forces britanniques, décide d’arrêter les combats. Il a réussi à bloquer l’avance de l’Axe qui paraissait irrésistible. Les deux adversaires s’enterrent , se réorganisent et reçoivent des renforts. Cependant la balance penche insensiblement du côté allié. En effet les renforts sont plus nombreux et de nouveaux armements plus puissants, en particulier les char d’origine américaine , Grant puis Sherman, permettent de rétablir l’équilibre technique. Enfin les lignes de ravitaillement alliée sont plus courtes et plus sures. De plus , les forces de l’Axe subissent de plein fouet les effets de l’activité des forces aéronavales basées à Malte , qui font payer un lourd tribut à chaque convoi italien. La décision stratégique d’exploiter les défaites des Britanniques , en les poursuivant jusqu’en Egypte, vers le Nil, a détourné des moyens qui auraient pu être mis en jeu pour attaquer Malte. Cette décision conforme à la vision du maréchal Rommel, a provoqué de fortes dissensions au sein des structures de commandement de l’Axe. De ce fait , les effectifs sont loin d’atteindre la norme et le ravitaillement , surtout en carburant, est très insuffisant. D’autre part, si certains chars allemands de type PzKfW-III et PzKfW-IV  des modèles les plus récents , soutiennent aisément la comparaison , voire surclassent leurs adversaires , ce n’est pas le cas des chars allemands PzKfW-II et des chars italiens M13/40. Enfin la supériorité aérienne passe définitivement et massivement dans le camp allié. Le 30 août, Rommel  attaque de nouveau. C’est une attaque classique pour lui, de débordement  par le sud, le désert. Cependant , le terrain n’est pas aussi favorable qu’en Tripolitaine ou en Cyrénaïque. La position d’El Alamein est comprise entre la Méditerranée au nord, et des dépressions et des terrains empêchant les manœuvres  de véhicules , au sud. Enfin le flanc sud des Alliés peut être ancré à des crêtes qui favorisent la défense et ont été en partie fortifiées. Le général Montgomery, qui a remplacé le général Auchinleck, depuis début août, dispose de 700chars contre 229 allemands et 240 italiens et surtout , a préparé son terrain. L’offensive s’arrête sur un sanglant échec pour Rommel qui malade, est remplacé par le général Stumme , le 19 septembre. La phase des offensives allemandes est terminée. Les deux adversaires s’enterrent à nouveau. Montgomery organise ses troupes, met en œuvre d’efficaces opérations de réception et surtout s’assure une supériorité de un à trois dans presque tous les domaines. De leur côté les Germano-Italiens  se fortifient :ils installent de fortes positions , protégées par de larges champs de mines et de pièges surnommés les »jardins du diable ». Les unités d’infanterie sont utilisées pour tenir le terrain tandis que les unités motorisées et blindées sont réservées afin de mener les contre-attaques. La guerre de mouvement prend fin et les adversaires entrent dans une logique de guerre de position et d’attrition où le poids du matériel et du ravitaillement va prendre le pas sur les seules capacités de manœuvre. L’attaque alliée débute le 23 octobre par un déluge d’artillerie. Rommel revient d’urgence car Stumme est décédé d’une crise cardiaque. Une véritable bataille s’engage ;le 29 octobre au soir, il ne reste plus à la Panzer Armee Africa que 90 chars a opposer à près de 800 cars alliés. Dans la nuit du 1er au 2 novembre , Montgomery lance l’opération « Supercharge ». Les pertes britanniques sont très importantes , mais les forces germano-italiennes sont exsangues. Rommel ordonne une première fois la retraite. Celle-ci est contremandée à la suite d’un ordre direct d’Hitler de tenir la position à tout prix. Devant la situation et l’impossibilité de tenir plus longtemps , le repli vers la Libye est décidé le 4 novembre. Cependant ce délai n’a fait qu’accroître les pertes de l’Axe et rend  encore plus incertain , voire impossible le désengagement des unités insuffisamment motorisées. Le 7 novembre , Rommel n’a plus que 7 500 hommes et 11 chars. La retraite ne s’arrêtera réellement qu’en Tunisie. La bataille d’El Alamein qui devait parachever le triomphe du maréchal Rommel et lui permettre de marcher sur Le Caire est perdue pour les troupes de l’Axe. C’est à cette occasion que Winston Churchill déclare »Ce n’est pas la fin, ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais c’est peut-être la fin du commencement »

C’est le général Koenig qui commande la 1ère division légère française qui participe à ce combat à partir de la mi-septembre. Le but des Britanniques est de percer  les défenses ennemies en progressant le long de la route côtière. Montgomery prévoit une manœuvre de diversion vers le sud  afin d’immobiliser une partie de forces germano-italiennes retranchées à Himeimat, falaise transformée en citadelle dont l’abord est miné. A cette fin deux bataillons de la Légion Etrangère ,le régiment de spahis marocains et la 501 ème  compagnie de chars sont désignés pour cette opération . Au fil d’une rude bataille, la compagnie menée par Pierre Messmer s’empare de la falaise, mais insuffisamment soutenu par l’artillerie, les deux bataillons ne peuvent  se maintenir et doivent se replier. Au cours du repli, le lt-colonel Amilakvari trouvera la mort.

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