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Honoré d’Estienne d’Orves

Honoré d’Estienne d’Orves nait le 5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson (Essonne), fief de sa famille maternelle , les Vilmorin connue par la peintre Louise de Vilmorin. Son père qui  porte le titre de noblesse de comte, de vieille souche provençale, est royaliste légitimiste et descend d’un général vendéen. Après des études  au lycée Saint-Louis-de- Gonzague puis Luis-le-Grand, il entre à Polytechnique en 1921. Sorti en 1923, il intègre l’Ecole navale .Enseigne de vaisseau de 2ème classe , il fait son année d’application sur la Jeanne d’Arc avant d’être embarqué sur le cuirassé Provence puis différents autres bâtiments de la marine.

En 1929, il épouse Eliane de Lorgeril avec qui il aura cinq enfants.

Lieutenant de vaisseau en 1930 , il entre à l’Ecole de guerre navale en 1936 pour un an. A la déclaration de la guerre en 1939, Honoré d’Estienne d’Orves sert  à bord du Jaguar comme sous-chef d’état-major de la 2ème flottille de torpilleurs en Méditerranée. En décembre 1939, il est affecté sur le croiseur lourd Duquesne en tant qu’officier d’ordonnance de l’amiral Godfroy, commandant la force « X ». Cette escadre étant internée au moment de l’armistice à Alexandrie, d’Etienne d’Orves ne pouvant se satisfaire de l’inaction , ni se faire à l’idée que  sa patrie vaincue accepte la défaite constitue un groupe de marins et d’officiers déterminés comme lui à continuer la lutte. Il prend contact avec les autorités de la France Libre, après avoir tenté de rallier la Côte française ses Somalis, mais qui vient de se rallier au régime de Vichy. Sous le pseudo de » Chateauvieux » , après un voyage de deux mois autour de l’Afrique, l rejoint le général de Gaulle le 27 septembre 1940 à Londres.

Il rencontre l’amiral Muselier,il est nommé capitaine de corvette le 1er octobre  1940 et prend le poste de chef du 2ème bureau de l’Etat-major des Forces navales  françaises libres (FNFL), mais ne tarde pas à solliciter la faveur de venir en France pour y organiser un réseau de renseignements. Le 21 décembre ,sous le pseudonyme de « Jean- Pierre Girard,  il traverse la Manche à bord d’un petit chalutier, accompagné du quartier-maître radiotélégraphiste Georges Marty. Débarqué à Plogoff et installé à Chantenay-sur-Loire dans la famille Clément, il développe et coordonne le réseau embryonnaire qui a pour nom de code Nemrod, né à l’initiative de Jan Doornik et Maurice Barlier. Aidé par ce dernier, il rayonne à travers toute la Bretagne et met sur pied une organisation précise du réseau. Il transmet des renseignements sur les défenses côtières allemandes, les sous-marins, les aérodromes et les dépôts d’essence de la région. Il établit ainsi la première liaison radio entre la France occupée et Londres en décembre 1940. Du 6 au 19 janvier1941, il se rend  Paris pour organiser un second réseau et séjourne chez Max André qui accepte de monter un réseau de renseignements dans la capitale. Il rencontre Jan Doornik et de nombreuses personnalités.

A son retour à Nantes, les Clément lui font part de leur inquiétude au sujet du comportement suspect de Marty, qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand du nom de Gaessler. Il décide de le renvoyer à Londres à l’occasion d’un prochain voyage, mais il est déjà trop tard. Il est arrêté le 22 janvier 1941,après la trahison de Marty,  ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait et par la suite vingt-six autres membres du réseau dont Barlier et Doornik. Le 24 janvier , ils sont transférés à Berlin, puis ramenés à Paris à la prison du Cherche-Midi. Le procès commence le 13 mai. Prenant sur lui toute les responsabilités, il défend ses co-inculpés . Le 23 mai , la cour martiale allemande condamne à mort d’Estienne d’Orves  ainsi que huit de ses camarades qui sont transférés à Fresnes, mais pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s’expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d’occupation en France de garder des otages pour une occasion spectaculaire. Il es aussi possible qu’il ait été tenu compte de la forte émotion provoquée par la condamnation d’un officier de marine, au point de susciter l’intervention du gouvernement de Vichy auprès des autorités allemandes. L’amiral Darlan, vice-président du Conseil, intervient le  25 mai 1941, dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris, pour demander la grâce de d’Estienne d’Orves à l’amiral Canaris, en proposant en échange, la fourniture de renseignements provenant du centre d’écoutes secret des Oudaïas de Rabat, afin que les Allemands soient informés sur les mouvements de la marine britannique et le 27 mai des militaires français, proches de la Résistance, sont arrêtés sur instruction de Darlan. Le conseiller juridique allemand Keyser prend sur lui d’aller à Berlin demander la grâce des condamnés.

Le 21 août 1941,le résistant communiste Pierre Georges, le futur colonel Fabien, abat l’aspirant d’intendance de la Kriegsmarine Moser au métro Barbès. Le landemain, les Allemands par ordonnance transforment les prisonniers français en otages. Le 28 août arrive l’ordre de passer par les armes les trois principaux responsables : d’Estienne d’Orves, Barlier, sous-lieutenant FFL et Doornik, officier hollandais, les six autres bénéficiant de remise de peine

L’exécution a lieu le 29 août , à l’aube, au Mont-Valérien. Honoré d’Estienne d’Orves a été inhumé à Verrières-les-Buissons

Plusieurs lieux parisiens portent son nom (place, station de métro, square) ainsi que plusieurs établissements scolaires. Un parc dans les Alpes-Maritimes, une rue de l’île de Sein ainsi qu’à Marseille portent également son nom  Un aviso de la marine nationale, retiré du service, avait été baptisé également de son nom. 

  

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