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Commandant Marin la Meslée

 

Edmond Marin la Meslée naît le 5 février 1912 à Valenciennes, cinquième d’une famille de dix enfants dont trois intégreront l’armée de l’air. Son père est le co-fondateur du club d’aérostation et d’aviation de Valenciennes. Il fait des études d’abord au collège Notre-Dame de Valenciennes, puis à St Joseph de Lille ou il passe deux baccalauréats. Il commence des études de droit, mais il est passionné par le pilotage et obtient une bourse de pilotage offerte par l’Etat. Il reçoit son brevet de pilote le 1er août 1931 à l’école Morane-Saulnier de Villacoublay. Il devance l’appel pour effectuer son service militaire fin novembre 1931 et suit les cours d’élève- officier de réserve à Istres puis à Avord. Il est nommé sous-lieutenant le 20 septembre 1932.Il est affecté au 2ième régiment de chasse de Strasbourg. Motivé pour effectuer une carrière militaire, il démissionne de son grade et rengage comme sergent en novembre 1932. Il tente, sans succès,  le concours de l’Ecole Spéciale Militaire de St Cyr, puis celui de l’école des élèves officiers d’active de Versailles qu’il rejoint en 1936, alors Ecole de l’Air. Il est nommé sous-lieutenant en octobre 1937 et est affecté à la base aérienne 112 de Reims à la 5ième escadre de chasse, équipée de Dewoitine 500 où l rencontre le capitaine Jean-Mary Accart. Entre temps, il a épousé Elisabeth Joliet, en juin 1935, fille d’une vieille famille bourguignonne.

Nommé lieutenant le 1er octobre 1939, il vole sur Curtiss H 75 . Le groupe de chasse est stationné sur le terrain d’opérations de Suippes à partir d’août 1939.Le 11 janvier, Marin la Meslée obtient sa première victoire en abattant un Dornier DO 17 dans la région de Longwy. Puis après le déclenchement de l’offensive allemande, il accumule les victoires : trois stukas abattus le 12 mai, un chasseur Messerschmitt BF 109 détruit le lendemain, trois bombardiers Heinkel He 111 le 18mai Le groupe de chasse est déplacé à St- Dizier le 14 mai. Le 2 juin il prend le commandement de l’escadrille 1/5 en remplacement du capitaine Accart, grièvement blessé en combat aèrien. La majorité du groupe de chasse est progressivement replié dans le sud de la France, puis le 20 juin il rejoint l’Algérie et enfin le Maroc le 14 juillet pour s’installer à Rabat le 17 août. Au cours de cette campagne, le groupe de chasse a remporté 111 victoires dont 85 confirmées. Marin la Meslée à lui seul totalise 20 victoires dont 16 confirmées. Il est alors l’as de la chasse aérienne française le plus titré. Nommé capitaine en décembre 1941, il succède officiellement au capitaine Accart à la tête de la 1ère escadrille  du GC 1/5. Le groupe de chasse s’oppose au débarquement de l’armée américaine en novembre 1942, mais après les accords conclus entre l’amiral Darlan et les autorités américaines l’armée française reprend le combat contre l’Allemagne dès la fin du mois de novembre 1942.

Le GC 1/5 est alors équipé de Curtiss P-40 puis de Bell P-39 N Aircobra en juin 1943. Marin la Meslée devient le second d’un groupe intégré dans le dispositif aérien allié qui s’installe sur les terrains de Médiouna puis de Tafaraoui en septembre 1943 avec pour mission la protection des convois et la surveillance des côtes oranaises. Le général de Gaulle visite le groupe le 13 avril 1944. Devenu commandant »effectif » d’un groupe de chasse basé à Oran-La Sénia, Marin la Meslée est promu officiellement commandant en juin 1944.

Le 30 septembre 1944 le groupe se pose sur le terrain de Salon de Provence. Début novembre, les Bell sont remplacés par des chasseurs bombardiers Republic P-47Thunderbolt, redoutable « tueur de chars », avec de mitrailleuses de 50 , des bombes et des roquettes, pour appuyer les troupes au sol à la poursuite des Allemands et des vols sur l’Italie du nord.

Le4 décembre 1944, le GC 1/5 Champagne  et le GC ¼ Navarre  forment la 3ième escadre de chasse  et se déploie à Ambérieu-en –Bugey afin de soutenir la 1ère Armée française engagée dans la bataille d’Alsace. Les pilotes seront hébergés dans un château propriété de la famille d’Antoine de Saint-Exupéry, déjà disparu. Le 29 décembre, le groupe réduit à 13 appareils est avancé sur la base de Tavaux, près de Dole dans le Jura.

Le 4 février 1945 à la veille de son 33ième anniversaire, Edmond Marin la Meslée, décolle à la tête de 3 patrouilles. Les 11 appareils chargés de bombes ont pour objectif le village de Hugelsheim en Allemagne, mais sont déroutés vers un pont de bateaux traversant le Rhin près de Neuf-Brisach. La cible est traitée sans pertes. Au retour, un nouvel objectif est donné au groupe : mitrailler les routes à l’ouest du Rhin entre Neuf-Brisach et Ensisheim. Le commandant Marin la Meslée repère une colonne ennemie circulant au nord de la forêt de la Hardt. A la première passe, le convoi est atteint mais un avion est touché qui s’écrase sur une ferme. Pour voir le résultat, Marin la Meslée fait un deuxième passage mais son avion est touché par un obus tiré de la flak, défense antiaérienne allemande. Le P-47 se crashe entre Rustenhart et Dessenheim. La troupe allemande dégage le corps du commandant Marin la Meslée, rendent les honneurs militaires et le confie à l’abbé Werner curé de Rustenhart qui se charge des funérailles qui ont lieu le 12 février à Rustenhart.

Fin février 1945, une cérémonie solennelle est célébrée en la collégiale de Dole où le général Bouscat, commandant le 1er corps aérien français, prononcera l’éloge funèbre  du disparu le comparant à un autre grand pilote Guynemer.

Son corps repose à Dessenheim depuis 1950 ou se trouve près du lieu du crash  un monument entouré d’une étoile à cinq branches inauguré en 1946

La promotion 1945 des officiers aviateurs prendra comme parrain le nom de  Edmond Marin la Meslée. L’Ecole de Salon –de- Provence abrite un grand amphithéâtre portant son nom. La base aérienne de Reims dissoute en 2011 qui fut sa première affectation portera également son nom.

Le commandant Edmond Marin la Meslée était chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la croix de guerre avec onze palmes et une étoile d’argent et de la distinguished flying cross  américaine. Il avait accompli232 missions de guerre en 334 heures de vol

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