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Discours du 3 septembre 2019 , Place Bellecour , pour la Libération de Lyon.

75e anniversaire de la Libération de Lyon Veilleur de Pierre - Angle Rue Gasparin/place Bellecour — Lyon 2e

3 septembre 2019 - 18H

 

Monsieur le Préfet de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Préfet du Rhône,

Monsieur le Maire de Lyon

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Monsieur le Représentant du Président du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes,

Monsieur le Président de la Métropole de Lyon,

Monsieur le Gouverneur Militaire de Lyon,

Monsieur le Commandant de la Région de gendarmerie Sud-Est,

Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps Consulaire de Lyon,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Autorités judiciaires,

Mesdames et Messieurs les Elus,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Cultes,

Monsieur le Président National de la Société des Membres de la Légion d'Honneur

Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des Associations et Amicales d'Anciens Combattants, Résistants, Déportés, Prisonniers et Victimes de Guerre,

Mesdames et Messieurs,

 

Lors des grands conflits du 20 ème siècle qui ont marqué l'histoire de notre pays, des hommes et des chefs d'une grande valeur morale, par rattachement qu'ils portaient à la France, ont su communiquer aux Françaises et aux Français, l'énergie, la volonté et le courage nécessaire, pour s'organiser et se battre, souvent en sacrifiant leurs vies afin que d'autres puissent vivre libres.

L'appel du 18 juin 1940 lancé sur les ondes de la BBC, par le Général de Gaulle, à ne pas baisser les bras et à résister à l'envahisseur, en est un pariait exemple. Cependant, pour arriver à la Libération de notre ville et de notre pays, la population allait devoir, durant quatre longues années, traverser des moments difficiles, parfois dans le sang, la sueur et les larmes, comme le disait Winston CHURCHILL. Ainsi, le 17 juin, le Général Jules HARTUNG , gouverneur militaire de Lyon, informait Edouard HERRIOT, Maire de Lyon et Président de l'Assemblée Nationale qui se trouvait à Tours, que les effectifs dont il disposait, ne lui permettaient pas de défendre la Ville.

Comme l'exigeait la constitution, le Gouvernement devait prendre l'avis du Président de chaque Assemblée, pour envisager le transport des pouvoirs à Bordeaux C'était en fin d'après-midi, que la décision de proclamer Lyon, ville ouverte, était confirmée.

Le mercredi 19 juin, à 9 heures, les éclaireurs de la Wehrmacht, pénétraient dans Villefranche, puis occupaient Lyon, en milieu d'après-midi.

Du 19 juin au 20 juin, des soldats du 25 ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais ,qui étaient chargé de retarder rentrée des troupes allemandes dans Lyon, livraient de violents combats aux portes de la Ville.

Nous rendons, ici, un vibrant hommage, aux 194 Tirailleurs, qui faits prisonniers, étaient sauvagement massacrés à la mitrailleuse. Ils reposent à la Nécropole du Tata Sénégalais, à CHASSELAY.

Le 25 juin, les accords d'annistice étaient mis en application.

Le 2 juillet, le gouvernement quittait Bordeaux pour Vichy, où Pétain préparait les pleins pouvoirs, qu'il obtiendra le 10 juillet 1940, malgré 80 parlementaires qui refuseront de les voter.

Les accords d'armistice, prévoyaient une ligne de démarcation, qui coupait la France, avec une zone Nord sous occupation allemande et une zone, au Sud de cette ligne dite Libre, sous administration Vichyssoise.

Toutefois, suivant un document établi par Hitler, en décembre 1040, qui prévoyait dans le cas ou des révoltes auraient lieu dans les parties de l'empire colonial, une occupation rapide de tout le pays, avec pour objectif Lyon et la prise de contrôle des ports de Marseille et de Toulon, allait entraîner, après le débarquement en Afrique du Nord, le déclenchement, en France, de l'opération Attila, avec occupation de la Zone Sud. Le 11 novembre 1942, l'armée allemande était Place des Terreaux. De nombreux édifices étaient réquisitionnés : l'Hôtel Terminus, à Perrache, l'Hôtel Royal, l'École de Santé Militaire, avenue Berthelot, siège sinistre de la Gestapo, la Prison Montluc. La France allait connaître une vague d'arrestations impitoyables menées par les Nazis en collaboration avec Vichy, contre les communistes, les Juifs, les Tziganes, les Résistants, les Maquisards, les Francs-Maçons; sans oublier les arrestations arbitraires, souvent sur de fausses dénonciations, toutes suivies de tortures et de déportation. Le dernier convoi de déportés, quittait Lyon le 11 août, depuis la gare de Perrache.

Les revers subis par l'armée allemande sur le Front Russe, puis en Afrique du Nord, enfin avec les débarquements de Sicile en 1943, puis celui de Normandie le 6 juin 1944 et celui de Provence, le 15 août 1944, permettaient à la France, d'entrevoir une fin de conflit proche.

C'est ce dernier débarquement, qui amènera Hitler, sous la pression de ses Généraux à donner l'ordre de repli, a toutes les forces de la moitié sud de la France, afin d'échapper à la tenaille qui se dessinait.

Les Troupes Françaises, elles, libéraient les ports de Toulon le 27 août et celui de Marseille le 28 août.

Les Lyonnaises et les Lyonnais qui sentaient que la fin des années noires était proche étaient alors témoins d'exactions de l'occupant, avec de nombreux massacres. Le 27 juillet, massacre de 5 otages sur cette même place ; le 15 août à Bron ; le 20 août à Saint-Genis Laval ; le 24 août rue Tronchet.

Du 9 juin au 23 août, plus de 500 prisonniers de la prison de Montluc, étaient extraits de leurs cellules et lâchement assassinés, dans des lieux tenus secrets autour de Lyon.

Il faudra, alors, d'énergiques et radicales menaces d'exécution de prisonniers allemands détenus par les FFI, pour que les allemands et leurs complices, interrompent cette succession de crimes. Plus de 800 détenus étaient, alors, libérés et échappaient ainsi a une mort certaine.

La fin de la bataille de Montélimar, le 30 août, marquait une nouvelle phase dans l'avance alliée, dont l'objectif Lyon, se rapprochait

A partir du 29 août et jusqu'au 1 er septembre, de nombreuses unités allemandes transitaient par Lyon, dont la 11 ème Panzer. Plus de 150000 hommes traversaient l'ensemble de la région Lyonnaise.

La destruction des ponts de Lyon, planifiée dès le 28 août, dans le cadre d'un plan général de retraite, allait se dérouler entre le 1er et le 2 septembre. Le 24 août, un appel général a la grève était lancé. Ce même jour débutaient de violents combats, à Villeurbanne et à Oullins.

Alban VISTEL, Chef Régional des FF1, demandait à son adjoint, le Colonel DESCOURS, alias BAYARD, de coordonner sur le terrain, l'action des Maquis, en liaison avec les forces alliées .

Dans l'après-midi du 2 septembre, Alban VISTEL, se rendait à la Préfecture et s'en emparait, sans coup férir, avec l'aide du Commissaire de la République Yves FARGES, et hissait le drapeau tricolore à 14 heures.

Le Général de Lattre, commandant la 1er DFL, confiait au Général BROSSET, de famille Lyonnaise, la mission d'entrer dans Lyon le 3 septembre.

Un groupement était mis sur pieds, comprenant des troupes du 1" Régiment de Fusiliers Marins, du 8 ème RCA, 2 bataillons d'Infanterie, le 22 ème Bataillon de Marche Nord-africain, le 1er Bataillon de Légion Étrangère, 2 groupes de Régiments d'artillerie et un bataillon de choc.

Le 3 septembre au matin, des éléments de la 36 ème Divison d'Infanterie US, la 1ere DFL du Général BROSSET, franchissaient le Pont de l'Homme de la Roche, laissé intact par les allemands, dans la précipitation de leur fuite. Dans le même temps, les FFI du Commandant Mary BASSET et les FTP du Maquis de l'Azergues, entraient dans Lyon.

Dans les jours qui suivaient, les Maquis du Vercors et de Chambarand, rejoignaient la 1" DFL.

Le jour même, Yves FARGES était désigné commissaire de la République, Justin GODARD, Maire provisoire et Alban V1STEL, commandant militaire de la Région de Lyon, proclamaient le rétablissement de la République.

Dans l'après-midi du 3 septembre, paraissait le journal, LYON LIBÉRÉ.

Le Lieutenant - Colonel Marcel DESCOURS était nommé Gouverneur Militaire de Lyon et Commandant la 14 ème Région Militaire.

Après 4 années d'oppression, une foule innombrable déferlait dans les rues de la Ville.

La joie éclatait, c'était la Victoire, c'était la Liberté retrouvée. C'était, enfin, la victoire du Droit, de la Démocratie, de l'Homme .

Le 14 septembre 1944, du Balcon de l'Hôtel de Ville, le Général de Gaulle proclamait LYON, Capitale de la Résistance.

Jean RICCI , président du Comité de Liaison départemental des associations d’anciens combattants , déportés et résistants du Rhône et de la Métropole de Lyon .

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