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Allocution du général BRUN pour la cérémonie du CEFI 06-06-2014

Le CEFI en Italie

Débarqué en novembre 1943, le Corps expéditionnaire Français en Italie est composé de la 2ème  division marocaine et de la 3ème division d’infanterie algérienne. C’est un hiver particulièrement rude dans les Abruzzes , puis dans la région de Pentano, de Mona Casale et d’Aquafondata où des combats très durs ont lieu. En janvier 1944, le 4ème régiment de tirailleurs tunisiens de la 3ème DIA s’est particulièrement distingué dans la prise du Belvédère en couverture d’une attaque américaine sur Cassino où il a perdu 40 officiers, 162 sous-officiers et 1 300 hommes tués , blessés ou disparus. Mais son succès ne sera pas exploité par manque de réserves.

En mars 1944 le CEFI est relevé par la 5ème armée américaine et ayant conquis la confiance des Alliés se voit confier un secteur occupant une tête de pont établie par les Britanniques en novembre 1943., au-delà du Garigliano. Au printemps 1944, des renforts importants sont arrivés d’Afrique du Nord :la 4ème division marocaine de montagne, la 1ère division Française libre (DFL) composée d’éléments dont certains ont déjà combattu  en Abyssinie, en Egypte et en Libye et trois groupes de tabors marocains. Ses effectifs sont portés à 110 000 hommes sous le commandement du général Juin.

Les attaques directes ont échoué contre Cassino et les Alliés attendent les beaux jours pour reprendre l’offensive. Le général Alexander établit alors  un plan d’offensive générale sur tout le front. Les Allemands en face  sont fortement retranchés sur la ligne Gustav qui suit les cours du Rapido et du Garigliano. Cette position est doublée dans sa partie centrale par la ligne Hitler.

Le général Juin estime que la manœuvre envisagée ne pourra avoir un résultat positif que lorsque les axes longeant la mer seront tenus par la 5ème armée américaine. Or on sait que les Allemands y ont concentré l’essentiel de leurs moyens. Aussi propose t-il d’attaquer par surprise la ligne Gustav à partir de la tête de pont du Garigliano, d’y créer une brèche, puis de lancer ses troupes par les  hauts jugés impraticables par les Allemands, afin de déborder la défense ennemie et d’ouvrir le chemin aux unités alliées par les vallées du sud. Il a confiance dans le courage, l’énergie ,l’endurance et le moral de ses troupes. Il rallie à son idée de manœuvre les généraux Clark et Alexander. La date et les objectifs de cette offensive restent inconnus des Allemands qui envoient leur réserve vers la tète de pont d’ Anzio où ils prévoient une tentative de percée des Alliés.

Le 11juin le général Juin envoie l’ordre du jour suivant « Combattants Français de l’Armée d’Italie , une grande bataille dont le sort peut hâter la victoire définitive et la libération de notre patrie s’engage aujourd’hui. La lutte sera générale,  implacable et poursuivie avec la dernière énergie. Appelez à l’honneur de porter nos couleurs , vous vaincrez comme vous avez déjà vaincu, en pensant à la France martyre qui vous attend et vous regarde. En avant »

Dans cette offensive, le CEFI sera à quatre divisions entre la 8ème armée britannique au nord et la 5ème armée américaine au sud. En face les monts Aurunci réputés infranchissables. La 2ème division d’infanterie marocaine devra  s’emparer du Faito, puis du Majo pour permettre le débouché des autres divisions, tandis que le corps marocain de montagne(4 ème DIM et les tabors) gagnera la région de Petrella. La 3ème DIA s’emparera de son côté de Castelforte  et la 1ère DFL nettoiera la boucle du Garigliano. Au matin du 12 mai, le 8ème RTM a pu s’emparer du Faito, mais la défense ennemie n’est pas entamée.

 Aussi dans la journée du 12 mai, le général juin monte en première ligne pour se rendre compte de la situation. Il s’entretient avec les généraux Dody, Sevez, de Monsabert et Brosset ainsi qu’avec les troupes. Il décide de reprendre l’attaque le 13 au matin à 4h00. Les tirs d’arillerie accompagnent au plus près les fantassins. Les objectifs de la 2ème DIM sont atteints les uns après les autres et le Majo est pris à 15h00 par le 5ème RTM. Un drapeau tricolore est planté au sommet. La 3ème DIA s’empare de Castelforte tandis que la 1ère DFL conquiert San Appolinare et San Ambrogio .Le 14 au matin, la 4ème DIM et les tabors s’enfoncent dans la brèche en direction des monts Petrella.

Le 14 au soir , le CEFI a ouvert une brèche de 25kms de large. La 3ème DIA et la 1ère DFL débouchent  derrière les lignes allemandes dans la vallée du Liri.  Le 17 mai ,Kesselring abandonne Cassino.C’est la rupture des lignes allemandes Les Américains et les Britanniques peuvent reprendre leur progression. C’est l’exploitation de la percée française. Rome est atteinte le 4 juin . Les généraux Clark et Juin font leur entrée dans Rome le 5 juin et les troupes françaises y  défileront le 6 juin. Le CEFI poursuivra l’ennemi jusqu’à Sienne et s’arrête à 30 km de Florence avant de se regrouper dans la région de Naples pour prendre part au débarquement de Provence le 15 août et à la libération de la France. 

Le général Alexander tint à accompagner le général Juin à son départ par avion. Le général Clark déclara « Ces soldats ont ajouté un nouveau chapitre d’épopée à l’histoire de la France »De son côté le général Juin déclara « L’armée d’Afrique venue combattre en Italie a marqué la renaissance des armées françaises »

Il existe un pont Garigliano à Paris ainsi qu’à Belfort. Une promotion de l’Ecole spéciale militaire de  Saint-Cyr 49-51 pris le nom de Garigliano et une autre 66-68 de Maréchal Juin 

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