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Allocution du général BRUN pour la cérémonie de BIR-HAKEIM 12-06-2014

La bataille de Bir Hakeim

Aujourd’hui nous commémorons le 72ème anniversaire de la bataille de Bir Hakeim en Libye

Simple croisement de pistes dans un désert aride, caillouteux et nu, Bir Hakeim se caractérise par une absence totale de couverts et d’obstacles naturels.C’est le point de résistance tenu face au sud par la 1ère division française libre . Rommel a en effet décidé de déborder la ligne de défense britannique en la contournant par le sud en y  lançant 3 divisions allemandes et 2 italiennes afin de prendre à revers les forces britanniques . La 1ère brigade française libre se trouve donc  à Bir Hakeim le plus au sud du dispositif britannique

Elle est commandée par le général de Larminat qui apporte un soin particulier à l’organisation du système défensif, à base de champs de mines et d’abris creusés dans le sol, au pic et à la barre à mines. Composée de légionnaires, de tirailleurs coloniaux ,de marins ,  de soldats venus du Pacifique, de Nord-africains et de volontaires , elle apparait comme une étonnante synthèse de la France et de son empire. Les 3 500 hommes de la division, commandés début avril par le général Koenig,  se trouvent donc face aux troupes de Rommel. Les combats vont durer 15 jours. Du 27 au 30 mai, attaque de la division italienne « Ariete », du 31 mai au 2 juin , nos troupes obtiennent des succès contre des blindés adverses ; du 2 au 10 juin l’encerclement se poursuit et le siège commence accompagné par des assauts répétés et des bombardements massifs, enfin dans la nuit du 10 juin sortie de la garnison de vive force à travers le dispositif ennemi.

Le 27 mai, Rommel donne l’ordre au général Stéfanis commandant la division blindée »Ariete » d’attaquer. Elle va laisser trente deux chars détruits  sur le terrain et abandonnent 91 prisonniers dont un commandant de régiment. Quelques sorties heureuses , les 28 et 29 mai, permettent de détruire une dizaine de chars et d’automitrailleuses, mais plus au nord la 3ème division indienne britannique est anéantie et 600 soldats indiens assoiffés , capturés puis abandonnés par les forces de l’Axe, arrivent sur le point d’appui. L’eau menace de manquer. Un convoi de ravitaillement parvient à Bir Hakeim le 31 mai  et va repartir  ramenant les soldats indiens et les 240 prisonniers allemands et italiens . 

Le 2 juin, le bataillon du Pacifique sort en direction de l’ouest, mais l’ordre lui est donné le 3 juin  de rentrer à Bir Hakeim ou l’ordre de résister sur place a été reçu. Deux officiers italiens demandent au général Koenig de capituler .Celui-ci rejette leur ultimatum. Débute alors un duel d’artillerie qui durera plusieurs jours tandis que la position sera continuellement pilonnée par les aviations allemandes et italiennes. Le 3 juin , deux Britanniques faits prisonniers apportent un message écrit du général Rommel proposant à la garnison de se rendre . Koenig répond en ouvrant le feu avec les batteries d’artillerie. Les 3 et 4 juin les assauts menés par la division motorisée Trieste et la 90ème  division motorisée allemande sont repoussés.

Le 6 juin , les pionniers allemands arrivent à ouvrir une brèche dans le champ de mines extérieur et a dégager plusieurs couloirs dans le champ de mines intérieur, mais la précision des tirs  et la densité empêchent toute exploitation de la 90ème division allemande face au bataillon du Pacifique, les 6 et 7, à partir des couloirs déminés. L’étreinte s’est cependant resserrée.

Dans la nuit du 7, un convoi de ravitaillement guidé par l’aspirant Bellec arrive à passer à travers les lignes allemandes, ramenant de l’eau et des munitions.

Le 8 juin , l’attaque ennemie se fait face au bataillon de marche n°2 .Elle est repoussée .Les bombardiers allemands détruisent l’observatoire d’artillerie. Le 9 juin , c’est au tour du poste sanitaire de la brigade par une attaque de 40 stukas. Les Allemands qui avaient pénétré dans la position sont repoussés par une charge de Bren Carrier. A 17h00, l’ordre d’évacuation arrive au général Koenig. Pendant la nuit, il précise les détails de sa sortie fixée au 10 à 23h00.

Le 10 juin , l’assaut est donné contre le BM2 et le bataillon de Légion appuyé par des stukas Une contre-attaque avec des Bren Carrier rétablit à nouveau la position. La sortie peut avoir  lieu dans la nuit. Un étroit couloir a pu être déminé et un azimut fixé pour rejoindre la 7ème brigade britannique au sud-ouest à 8 km. Une fusée éclairante dévoile le mouvement des Français . Ceux-ci comprennent que la réaction allemande ne va pas tarder. Comptant sur la faible densité des mines, c’est alors une ruée des Français vers le  sud-ouest, au prix de quelques véhicules qui sautent sur les mines. 2600 hommes de la brigade réussissent à rejoindre la zone de recueil sur les 3 700 présents au départ. Les Allemands lors de leu entrée dans la position le 11 juin ne découvriront que des cadavres et des blessés n’ayant pu réussir à fuir.

Ayant retardé l’offensive de Rommel, la brigade permit le décrochage d’une partie de la VIII ème armée britannique permettant sa réinstallation sur la ligne de défense d’El Alamein puis de refouler Rommel vers la Tunisie. Winston Churchill dira »En retardant de 15 jours, l’offensive de Rommel , les Français libres auront contribué à sauvegarder le sort de l’Egypte et du canal de Suez »

Le 12 juin , Berlin publiait un communiqué disant que les Français , blancs et de couleur, faits prisonniers, n’appartenant pas à une armée régulière seront exécutés. Le général de Gaulle faisait connaître qu’à son profond regret le même sort serait réservé aux prisonniers tombés entre nos mains. Berlin fit machine arrière et les prisonniers  et les blessés furent traités comme des soldats

Le général de Gaulle avait envoyé au général Koenig le message suivant « Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil » Ce fut en effet un des premiers actes de renouvellement de l’armée française et avant l’intervention du corps expéditionnaire français en Italie. 

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