Allocution de Mr Roger Dague le 8 Juin 2015 Cérémonie INDOCHINE
COMITE D’ENTENTE DES COMBATTANTS D’INDOCHINE DU RHÔNE
Journée Nationale Commémorative aux Morts pour La France en Indochine T.O.E
Allocution : par Roger Dague le 8 Juin 2015
Il y a 61 ans, prenais fin la guerre d’Indochine. Nous sommes réunis aujourd’hui en hommage aux morts pour la France en Indochine. Par devoir de mémoire,
Le Comité d’entente National des Combattants d’Indochine à retenue la date du 8 Juin comme journée Nationale, date qui fut proposée au Président de la République et adoptée par décret à l’Assemblée Nationale en date du 6 Mai 2005.
Date qui fait mémoire de la translation du corps du soldat inconnu d’Indochine à la Nécropole National de Notre Dame de Lorette, le 8 Juin 1980.
Le Gouvernement avait voulu son retour pour manifester son respect à nos frères d’Armes tombés au champ d’honneur,
Par la suite, la suppression unilatérale des cimetières Militaires Français du Vietnam ramena en Métropole 24.000 cercueils. La Nécropole Nationale de Fréjus fut à leur intention.
Nous évoquons tous les Français morts en Extrême-Orient depuis le traité de coopération signé à Versailles en 1787 par les rois de France et de Cochinchine.
Rappelons- nous également que les Indochinois sont venus défendre notre sol : 100.000 à la première guerre mondiale ; 30.000 à la seconde guerre.
Nous pensons à la guerre de 1940 à 1945 l’Indochine Française subit l’occupation, les brutalités les tortures de la soldatesques Japonaise. Une résistance s’organisa qui culmina avec le coup de force du 9 Mars 1945 contre nos garnisons, qui, inférieures en nombre et en matériel furent réduites et souvent massacrés.
Puis vint le 6 Décembre 1946, l’insurrection Vietminh donna le départ de Huit années d’une guerre idéologique totalitaire du collectivisme communiste, au temps de la guerre froide.
La majeure partie de nos frères d’Armes sont tombés en dehors des lieux historiques, souvent isolément, au détour d’une piste, à un croisement de diguettes, ou en centre-ville, parfois dans un hôpital ou un camp de prisonniers.
Il importe qu’une cérémonie commune rappelle chaque année l’abnégation de tous, dans l’amitié fraternelle, au service de la France.
Parmi les 100.000 morts de ce conflit nous conservons la mémoire des 29.000 Français Métropolitains, des 11.000 légionnaires, des 15.000 Africains et Nord Africains, des 45.000 Indochinois.
N’oublions pas les femmes Militaires, le personnel des services de santé, les unités de soutiens auprès des unités combattantes, les nombreux civils et toutes les victimes de la déportation dont la mémoire est glorifiée à Fréjus.
Dans cet instant où nous évoquons la guerre d’Indochine, nous sommes étreins par un sentiment où il entre autant d’exaltation que de tristesse. Notre cœur et partagé.
Exaltation devant l’un des plus beaux exemples de courage des soldats Français. Tristesse que ce courage ait rencontré tant d’indifférence, tant d’incompréhension de la part de la Nation. Cette journée, qui a la force d’un terrible symbole, ranime le souvenir de tous les combattants de la guerre d’Indochine, quels que furent leurs armes, leur grade, qu’ils fussent membres du Corps Expéditionnaire. Tous furent non seulement Français par le sang versé, par la souffrance, par l’idéal, mais ils appartiennent désormais à une même fraternité. Tous mêlèrent leurs rêves, leur courage, leur sang, sur la terre rouge du Tonkin et les eaux boueuses des rizières de la Cochinchine et de l’Annam.
La ferveur que nous inspire le souvenir des combattants d’Indochine, ce sont eux qui l’ont transmise. Ils ont communiqué leur enthousiasme juvénile.
Cette guerre cruelle, cette guerre tragique, ils voulaient la voir au service d’une mission, au service des valeurs universelles de la France.
Beaucoup avaient répondu à l’appel du risque, du romanesque. Ils cherchaient loin de leur terre natale un sens à leur vie. Ils éprouvaient de la tendresse pour ce pays si beau, si attachant. Aussi ont-ils vécus d’une vie intense des moments d’exception même s’ils les payèrent au prix le plus fort, celui de la mort, de la souffrance, de l’humiliation.
Mais ce n’est pas ici en ce lieu éclairé par la gloire militaire, qu’on va apprendre que le métier des armes comporte toujours le risque du sacrifice. Il est la marque de l’honneur militaire, cette poésie grave du devoir, qui lui confère une valeur spirituelle.
Citation : Antoine de Saint Exupéry
Le Soldat n’est pas un homme de violence. Il porte les armes et risque sa vie
Pour, des fautes qui ne sont pas les siennes. Son mérite est d’aller sans faillir
Au bout de sa parole tout en sachant qu’il est voué à l’oubli.
Cette reconnaissance de leur sacrifice, nous le devons aux morts de la guerre d’Indochine qui nous donnent parfois l’impression d’être des soldats oubliés, des morts sans sépulture. Mais nous la devons aussi aux vivants : les mutilés, les déportés des camps, à ceux qui ont perdu leur sang ou qui sont restés blessés à jamais dans leur âme. Au-delà de la vicissitude des combats, des aléas de la guerre et de la politique, ces soldats malheureux ont illustré des valeurs éternelles. Face à un adversaire dont la bravoure fut égale à la leur, ils ont remporté par leur courage une victoire mystérieuse : elle laisse derrière eux un sillage de lumière et des étoiles qui ne s’éteindrons jamais. Merci de votre bienveillante attention.
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