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Intervention française au Mali

Depuis avril 2012, le Nord du Mali dont les villes principales sont Tombouctou, Gao et Kidal ,est occupé par des terroristes islamiques. Le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), d’origine touareg, qui réclamait au gouvernement malien l’indépendance de l’Azawad, a été rapidement débordé par des mouvements terroristes islamiques qui n’ont cependant pas tous les mêmes objectifs. Leurs divergences se retrouvent au niveau de leurs revendications soit à caractère politique, soit à caractère religieux, mais ces mouvements veulent tous instaurer au Mali un régime respectant la charia et rejetant l’Occident . Ce sont : Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI)qui détient au moins six otages français ,le mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique (Mujao), et le Ansar el Dine (Défense de l’Islam),ce dernier étant formé par des touaregs. A ceux-ci , on pourrait ajouter le Shebah qui opère en Somalie et le Boko Aram qui lui se trouve au Nigéria et qui s’est attaqué aux établissements publics, aux édifices chrétiens et a récemment enlevé un ingénieur français. Ces mouvements occupent le nord du Mali, Kidal était la base principale d’Ansar el Dine, Gao celle du Mujao et Tombouctou celle d’AQMI. Une opération multinationale, avec la France comme fer de lance, était envisagée à l’automne 2013, ayant la légitimité internationale pour repousser et détruire ces mouvements terroristes. Certains états riverains étaient d’accord pour y participer, essentiellement après une première phase de reconstitution de l’armée malienne et avec le soutien logistique de la France.

L’Etat malien ,qui n’a jamais su ou pu réagir, à cette arrivée des mouvements terroristes ainsi que répondre aux revendications des touaregs, vient de subir au printemps 2 012 un coup d’état militaire dirigé par le capitaine Sanogo . Après le renvoi du premier ministre de transition ,Cheik Modibo Diara, un président de transition Dionconda Traoré a été mis en place. La situation a donc du paraitre favorable aux mouvements terroristes islamistes pour s’emparer de la totalité du pouvoir afin d appliquer leur politique .Bien organisés, ils se regroupèrent au nord d’une ligne Leré- Konna afin de mener une action offensive en direction de Bamako en s’emparant dans un premier temps à partir du 10 janvier , des villes de Konna et de Diabali. C’est pour cette raison que la France intervint militairement le vendredi 11 janvier après la prise de Konna par les terroristes et devant le repli de l’armée malienne, rapidement débordée, compte tenu de la menace qui pesait sur Mopti, Segou puis Bamako,et à la demande du président Diaconda Traoré. L’occupation de la totalité du Mali aurait sans doute servi de base arrière aux mouvements terroristes pour mettre en œuvre par la suite leurs objectifs politiques et religieux dans les pays riverains du Mali..

Les effectifs des mouvements terroristes sont évalués dans une fourchette de 1 500 à 3 000 hommes, bien armés, témoins les canons couplés de 23 mm équipant les pick-up et leurs missiles sol-air de type SA-7, armement venu de Libye après la chute de Kadhafi. La ville de Konna a été reprise dans la journée du 18 par les forces franco-maliennes. Il semblerait que les djihadistes auraient évacué Diabali qui a fait l’objet de plusieurs frappes aériennes.

Les forces françaises sont en train de monter en puissance. Après des frappes aériennes initiales sur les camps d’entrainement des terroristes et sur leurs dépôts logistiques repérés ,des forces spéciales ont été mises en place à Sévaré pour tenir un aérodrome et 500 hommes à Bamako. Des engins blindés tels les ERC-Sagaie équipé d’un canon de 90 mm sont arrivés de Côte d’Ivoire par la route tandis que les effectifs à terre ont été portés à 2 000 hommes le 20 janvier et pourrait atteindre 2500 hommes dans les jours à venir . Des hélicoptères de combat équipés de missiles Hot des forces spéciales et d’autres du 5ème régiment d’Hélicoptères sont en place ou vont rejoindre. Des avions de combat soit 4 Rafales et 2 Mirage F1 sont basés à N’Djamena au Tchad , un avion de surveillance et de guerre électronique Atlantique 2 basé au Sénégal participent au dispositif. La zone est également surveillée par un satellite européen et des drones Harfang postés au Niger.

Si des pays riverains se sont engagés à envoyer des troupes (Sénégal, Burkina-Faso, Togo, Bénin, Nigéria, Niger, Tchad), si l’Algérie a autorisé le survol de son territoire par des avions français, si la Russie propose d’acheminer troupes et matériels, si le Canada envisage le transport de troupes africaines, l’aide des états européens se résume à deux avions britanniques, un avion belge et deux avions allemands. Il reste donc pas mal de travail pour créer l’Europe de la Défense. La plupart des états européens sont cependant d’accord pour cette intervention de la France comme d’ailleurs 65% des Français ainsi que les partis politiques français sauf l’extrême gauche et les Verts. Les Etats-Unis ont décidé de soutenir l’action de la France au niveau logistique . De son côté, la CEDEAO (communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) présidée par le président de la Côte d’Ivoire, a demandé à l’ONU un appui logistique et financier pour la MISMA (mission internationale de soutien au Mali) et engagement plus large des grandes puissances.

Le président de la République François Hollande que la présence de la France au Mali demandera « le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie du monde »

J.Brun le 20 janvier 2013

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